Dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 novembre est tombée la nouvelle du décès de Serge Adda, 56 ans, président de TV5, homme de communication et du culture. Il était à travers les années l’un des soutiens les plus solides d’afrik.com… Hommage à un grand frère d’exception.
Tu étais l’un de ceux pour qui la communication est d’abord une manière de construire des ponts, d’ouvrir des voies, d’aplanir les différences. La nouvelle de ta mort nous a frappés cette nuit, et je ne veux pas attendre pour te dire la stupeur que nous ressentons.
Lorsque nous avons lancé Afrik.com, il y a cinq ans, tu étais le patron de Canal+Horizons, et tu fus d’emblée l’un des amis qui se penchèrent sur le berceau, nous donnant un coup de pouce quand nous manquions de force, un conseil franc quand nous manquions de discernement. Mais ce n’est pas ton aide qui nous servait le plus : c’était ton affection et ton exemple. L’équipe d’Afrik n’est plus tout à fait la même aujourd’hui, mais tu ne cessais pas d’être aux côtés du site.
Depuis 2001, patron de TV5, tu as commencé à prouver que cette chaîne pouvait être autre chose qu’un patchwork disparate de programmes francophones, et qu’il était possible de donner à la Francophonie un authentique média unitaire, fort de sa personnalité, de ses créations originales, de ses visages propres.
La Francophonie comme carrefour, c’était un résumé de ta vie : juif de Livourne par ta mère et de Tunis par ton père, élevé au Collège Sadiki de Tunis, tu étais proche de Yasser Arafat exilé ou de Leïla Shahid. Tu savais lire le conflit israélo-palestinien sans être partisan, comprenant de l’intérieur les deux causes. Tu savais écouter et transmettre, guider et protéger, rapprocher. La communication, ce n’est pas un métier, c’est ta vie.
Tu semblais insubmersible, traversant les coups du sort et les accidents de santé sans perdre ton élan communicatif, ta chaleur, ta flamme -tes excès, ta force vitale. La maladie a eu raison de cette énergie belle qui t’animait et qui te faisait dire, au dernier Festival de Cannes, « ça va aller, c’est un peu dur mais ça va passer ». Depuis cette nuit, c’est pour tous tes amis que c’est dur, et, tu le sais, cette peine, cette blessure, cette déchirure, elle ne passera jamais.