Hommage à Kevin et Sofiane : près de 10 000 personnes défilent


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Une marche blanche à la mémoire de Kevin et Sofiane a été organisée à Echirolles, dans la banlieue de Grenoble. Tristesse et consternation étaient au programme de cette marche silencieuse.

Une marée humaine. Vêtues de blanc, Plusieurs milliers de personnes, 10 000 selon la police, ont participé mardi soir à une marche blanche à la mémoire de Kevin et Sofiane. Les deux jeunes ont perdu la vie vendredi dernier à la cité de la Villeneuve, dans la ville de Echirolles (Grenoble), au cours d’une violente rixe. « C’était des jeunes bien ». « C’était des exemples », pouvaient-on entendre de la part des proches. Massées devant le lycée Marie Curie d’Echirolles, banlieue grenobloise, où étaient scolarisées les victimes. Les manifestants ont défilé en silence en direction du parc où le drame s’est produit. Un lâcher de Colombes pour dire « non à la violence » a été salué par les participants dont certains avaient revêtu un t-shirt imprimé du visage souriant des deux victimes avec écrit : « Moi, je veux vivre. Plus jamais vivre ça ! »

En tête de cortège, les parents de Sofiane et la mère de Kevin brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient écrits : « Soyez respectueux et prudents, écoutez vos parents, évitez les problèmes, rien ne vaut la vie et la famille ». A la fin de la marche, au parc de la ville, la mère de Kevin, Aurélie Noubissi, a déclaré : « La douleur est là, une mère qui perd son enfant c’est ce qu’il y a de pire, mais votre amour et votre solidarité me réconfortent. Cette souffrance s’atténuera si la justice de notre pays fonctionne ». Un imam était là pour psalmodier des sourates du Coran. La célébration des obsèques des deux amis doit avoir lieu ce mercredi à la mosquée d’Echirolles.

Présents dans le cortège, le maire (PCF) d’Echirolles, Renzo Sulli, et le députe-maire (PS) de Grenoble, Michel Destot. L’acteur Sami Bouajila, qui se dit « échirollois », défile aussi. « Cette histoire me dépasse totalement. Elle est tellement énorme. Je suis juste là pour témoigner de mon soutien à la famille», a-t-il déclaré selon Libération.

Une sauvagerie inouïe

Triste Echirolles que ce jour-là. Kevin et Sofiane ont été sauvagement lynchés vendredi soir lors d’une violente bagarre. Une quinzaine d’individus armés de couteaux, de marteaux et de manches de pioche se sont acharnés sur les deux amis. Kevin a reçu huit coups par arme blanche. A l’autopsie, son visage présentait des brûlures, laissant croire qu’il a été victime de tirs de pistolet à grenaille, selon les médecins légistes. Quant à Sofiane, il a été « atteint de trente coups par arme blanche ». Trente. De quoi choquer à jamais les familles qui ne comprennent toujours pas ce déchainement de violence sur deux « exemples dans le quartier ». La consternation est encore vive.

L’enquête avance selon des sources policières. Un treizième suspect s’est rendu de lui-même mardi soir accompagné de son oncle. Douze autres étaient toujours en garde à vue. Les forces de l’ordre tentent de reconstituer le cours des évènements. « Il faut déterminer qui a fait quoi. Aucun des gardés à vue n’a reconnu les faits », a déclaré mardi le procureur de la République Jean-Yves Coquillat, lors d’une conférence de presse à Grenoble.

Les regards sont davantage tournés vers deux militaires, deux frères âgés de 19 et 20 ans. Il semblerait qu’ils aient joué un rôle central. « Les militaires sont à l’origine de la bagarre. Ils ont dit qu’ils réservaient leurs explications au juge », a expliqué M. Coquillat. Les familles des victimes attendent de la justice qu’elle « fonctionne ».

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