François Hollande, en visite en Afrique du Sud ce lundi, n’est pas sur la même longueur d’onde que son homologue sur l’action de la Cour pénale internationale (CPI). Les deux hommes qui ont donné une conférence de presse après s’être entretenu ont eu des discours opposés.
Premiers couacs entre François Hollande et Jacob Zuma. Les deux chefs d’Etat n’ont pas caché leurs dissensions sur l’action de la Cour pénale internationale (CPI). Le Président français en visite de deux jours en Afrique du Sud depuis ce lundi matin s’est exprimé avec son homologue lors d’une conférence de presse sur la question de la CPI.
Le Président français a tenu à réitérer que la France était « attachée à la CPI et ne pouvait accepter quelque impunité que ce soit. Si les États doivent être respectés, (…) le principe c’est la justice internationale pour que les criminels répondent de leurs actes ». La riposte de Jacob Zuma qui ne mâche pas ses mots ne s’est évidemment pas faite attendre : « Nous sommes tous contre l’impunité. En aucune façon nous ne pouvons appuyer une action qui ouvrirait la voie à l’impunité », a indiqué le Président sud-africain. « Nous ne pouvons pas appuyer une procédure qui va à l’encontre des intérêts d’un État », a-t-il défendu.
Sans doute, l’annonce samedi de l’Union africaine de son intention de demander à l’ONU l’ajournement des procédures de la CPI contre les dirigeants en exercice a poussé les deux responsables à s’exprimer en profondeur sur la question. Alors que le Président kényan Uhuru Kenyatta et son Vice-président William Ruto sont actuellement poursuivis pour crimes contre l’humanité par la CPI, l’Union africaine leur a prêté main forte, rappelant « le principe de l’immunité des chefs d’État et autres dirigeants internationaux durant leur mandat, dérivé des lois nationales et coutumes internationales ».
De nombreux observateurs dénoncent toujours le fait que les chefs d’Etats africains soient en plus grand nombre à être poursuivis par la CPI, jugeant l’instance inéquitable.