En crise de popularité en France, le président François Hollande est en revanche attendu avec impatience au Maroc. Il sera en visite à Casablanca et à Rabat les 3 et 4 avril prochains, où il rencontrera le roi Mohammed VI.
La visite de François Hollande au Maroc est très attendue par le souverain chérifien. Le chef de l’Etat français sera en visite officielle au royaume les 3 et 4 avril prochains. François Hollande débutera sa visite par Casablanca et Médiouna, une province du Grand Casablanca, avant de se rendre à Rabat.
Bien que dépassée par l’Espagne comme premier partenaire commercial, la France demeure le premier partenaire économique du Maroc. A ce titre, un important volet économique sera abordé, notamment dans le domaine de l’agroalimentaire et des énergies renouvelables, selon l’ambassadeur de France à Rabat. Paris ne cache pas sa volonté de participer au projet de développement de la centrale solaire à Ouarzazate.
Hollande prononcera par ailleurs un discours au Parlement au sujet des relations entre la France et le Maroc, la France et l’Afrique, la Méditerranée et les « Printemps arabes ». Il s’adressera également aux hommes d’affaires marocain et français.
A la veille de sa visite, le président français a exprimé sa volonté de construire un espace euro-méditerranéen. La France a une relation de confiance avec le Maroc. Sur le plan diplomatique, Mohammed VI n’a, par exemple, pas hésité une seule seconde à donner son accord à François Hollande pour que les rafales français à destination du Mali empruntent l’espace aérien marocain.
Mohammed VI et François Hollande s’entretiendront en tête à tête au palais de Casablanca, dans le quartier des Habbous. Les volets politique et économique seront au programme des échanges. En tant que président du Comité al-Qods, Mohammed VI échangera également avec son homologue à propos de la paix au Proche Orient et des dossiers syrien et malien. Nul doute que la question du Sahara, point de divergence entre Rabat d’un côté et Alger et le Polisario de l’autre, sera abordée au cours des échanges. La France a toujours soutenu le plan d’autonomie proposé par le pouvoir marocain.
La décision du président François Hollande de privilégier l’Algérie pour sa première visite au Maghreb avait suscité de nombreuses réactions et supputations. Côté Paris, on assure qu’il n’y a là aucune volonté de privilégier un pays maghrébin au détriment d’un autre. Les relations diplomatiques entre Paris et Alger s’étaient considérablement dégradées pendant le mandat de Nicolas Sarkozy. Il était donc « normal » que François Hollande visite tout d’abord l’Algérie pour rétablir un dialogue serein entre les deux pays.
Cette visite au Maroc sera en tout cas l’occasion pour le président du « changement » de mesurer sa côte de popularité, en berne dans l’hexagone.