François Hollande doit s’exprimer ce vendredi 12 octobre devant l’Assemblée nationale sénégalaise. Le président français garde en mémoire le discours de Dakar tant décrié de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, tenu le 26 juillet 2007 devant les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop. Même si l’Elysée se défend d’avoir préparé un contre-discours, le chef de l’Etat tentera de se différencier. Michel Galy, politologue et sociologue contacté par Afrik.com, pointe du doigt des effets d’annonce qui devraient n’être suivis que de peu d’actes.
Un discours de Dakar en cache un autre. A l’instar de Nicolas Sarkozy, François Hollande devra passer son grand oral dans la capitale sénégalaise. Le président français doit s’exprimer ce vendredi 12 octobre devant l’Assemblée nationale sénégalaise. Un discours très attendu, pour effacer l’allocution contestée sur « l’homme africain » de son prédécesseur, prononcée le 26 juillet 2007 à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. L’Elysée dément avoir préparé un contre-discours, mais le chef de l’Etat tentera de faire bonne figure.
« Je ne vais pas en Afrique pour me différencier », a indiqué François Hollande ce mardi 9 octobre. « Nous tenions à commencer le déplacement par un pays où l’alternance démocratique s’est bien passée », a précisé le président français. Pourtant, « le style du président n’est pas celui de Sarkozy. Le Président abordera les thèmes du respect, de l’espoir, des valeurs », explique un conseiller à 20minutes.fr.
Hollande dans la continuité ?
Le 26 juillet 2007, à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le précédent président français, Nicolas Sarkozy, avait tenu un discours controversé sur « l’homme africain (qui selon lui) n’est pas assez entré dans l’histoire ». Des propos jugés racistes par certains et donneur de leçons par d’autres.
Michel Galy, politologue et sociologue, ne pense pas que François Hollande va faire mieux. Certes, le ton ne sera pas le même mais, selon cet expert qui a accordé une interview à Afrik.com, il y aura « plus de continuité que de rupture ». « Il tiendra un discours contre le Sommet de Kinshasa. On attend aussi un contre-discours par rapport au discours de Sarkozy mais la visite de Dakar n’était pas prévue dans son agenda, elle a été ajoutée pour faire contre-poids car la RDC ne respecte pas les droits de l’Homme », nous prévient-il.
A la question de savoir si le discours du président français va changer quelque chose, Michel Galy n’y croit pas. « Des discours, on en a eu. Il faut des actes. On pourrait avoir droit à des effets d’annonce, tels que la fin de la Francophonie. Or, ils (les Occidentaux, ndlr) sont les premiers partisans de la Francophonie ». Selon ce politologue et sociologue, François Hollande assurera la continuité des anciens présidents socialistes : « En 1989, beaucoup d’intellectuels et partis politiques attendaient un signal du Parti Socialiste (PS) pour qu’ils invitent à renverser les dictatures africaines, il n’y a rien eu », citant pour exemple le soutien du nouveau président français à une intervention militaire au Nord-Mali.
Au cours de sa visite, ce vendredi 12 octobre à Dakar, François Hollande rencontrera par ailleurs le président sénégalais, Macky Sall. Avant de s’envoler pour Kinshasa, la capitale congolaise, pour assister au Sommet de la Francophonie, où il tiendra samedi 13 octobre un discours de sept minutes.