Hold-up du siècle à Abidjan


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Les gardes à vues se multiplient deux jours après le braquage à la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest à Abidjan. Mardi, 2,6 milliards de francs CFA ont été subtilisés au volant d’une voiture présidentielle.

Plus de deux milliards de franc CFA (3 millions d’euros) dérobés et déjà 8 suspects mis en garde à vue. Deux jours après le hold-up du siècle à la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest à Abidjan (BCEAO), 5 employés de cette institution internationale sont soupçonnés de complicité. En moins de 15 minutes et avec une facilité déconcertante relatée dans toute la presse ivoirienne, les malfaiteurs se sont emparés d’une fortune au nez et à la barbe de tout le personnel. Depuis mardi, la police est à pied d’oeuvre pour retrouver le suspect numéro un, Sia Prosper, qui n’est autre que le chef de la sécurité. Le soir même du vol, un premier membre de la bande a été interpellé avec une importante somme d’agent dans le véhicule qui a servi au braquage.

Le recyclage des agents de sécurité

Le 4X4 portait une immatriculation de la présidence. Une fausse plaque qui n’a éveillé aucun soupçon, puisque le véhicule a pu pénétrer dans la cour de la banque où des convoyeurs procédaient au chargement de l’argent. Après avoir dérober 15 sacs de billets et neutralisé quelques agents de la banque, les voleurs accompagnés du chef de la sécurité ont pris la fuite sans être inquiétés. Les forces de l’ordre n’ont été prévenues que deux heures après les faits par deux policiers qui patrouillent habituellement sur place, précise Notre Voie. La presse ivoirienne rappelle en concert que le système de sécurité qui relie la BCEAO au commissariat n’a pas été actionné. Et la scène filmée par les caméras de surveillance n’ont pas attiré l’attention des deux vigiles de la tour de contrôle, en garde à vue depuis mardi.

De forts doutes pèsent également sur les dirigeants de la banque, qui depuis le hold-up refusent de communiquer. Selon le quotidien gouvernemental Fraternité Matin, les responsable de la BCEAO ne se sont toujours pas présentés à la police judiciaire et aucune déclaration publique n’a encore été faite. Le directeur de la banque est montré du doigt par l’opinion relayée par la presse. Lacina Bakary aurait employé Sia Prosper en ayant connaissance de son passé frauduleux. Selon la police, il a déjà été renvoyé d’une agence régionale de la banque pour malversation. De révélations en rebondissements qui n’en finissent pas d’alimenter les titres nationaux pour tenter de comprendre comment un tel braquage a pu être possible.

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