
Nommée haute-commissaire à l’Enfance le 6 mars 2025, Sarah El Haïry réintègre l’exécutif avec une mission clé : structurer et coordonner les politiques publiques de protection de l’enfance. Cette nomination, voulue par Emmanuel Macron et François Bayrou, constitue un signal pour ce domaine traditionnellement fragmenté entre plusieurs ministères.
Après plusieurs semaines d’attente et de spéculations, Sarah El Haïry fait son retour dans les hautes sphères de l’exécutif. L’ancienne ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles sous Gabriel Attal a été officiellement nommée haute-commissaire à l’Enfance. L’annonce, faite en Conseil des ministres le 6 mars et publiée au Journal officiel, confirme son statut d’actrice incontournable des politiques en faveur de la jeunesse et de la protection de l’enfance.
Un poste nouvellement créé pour répondre à des enjeux complexes
La création de ce haut-commissariat, à l’initiative d’Emmanuel Macron, traduit une volonté de structurer davantage les actions en faveur des enfants. Placée sous l’égide de la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, cette instance a vocation à mieux coordonner les politiques publiques en matière de protection de l’enfance et d’accompagnement des jeunes.
Sarah El Haïry, forte de son expérience ministérielle et de son ancrage dans les questions liées à la jeunesse, apparaissait comme une candidate naturelle pour ce poste. « Nous soutenons Sarah El Haïry car, lorsqu’elle était ministre déléguée, elle était déterminée et menait une politique de terrain », a salué un responsable d’ONG joint par Afrik.com. Toutefois, les associations espèrent que cette nomination marque la première étape vers la création d’un véritable ministère de l’Enfance.
Un retour politique orchestré dans un contexte particulier
Déjà pressentie pour intégrer le gouvernement dirigé par François Bayrou, Sarah El Haïry a finalement été appelée à endosser un rôle clé sans pour autant occuper un ministère à part entière. Cependant, ce retour sur le devant de la scène s’inscrit dans un contexte où l’exécutif cherche à renforcer son action sociale et sociétale.
Née le 16 mars 1989 à Nantes de parents marocains, Sarah El Haïry revendique une double culture qu’elle perçoit comme une force dans son engagement politique. Son parcours, entre racines berbères et engagement républicain, symbolise une volonté de conjuguer identités multiples et valeurs universelles. Députée MoDem de Loire-Atlantique élue en 2017 et réélue en 2022, elle perd son siège en juin 2024 suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. Mais son parcours ministériel la prédestinait à un retour rapide au sein des instances de pouvoir.
Des priorités concrètes à définir rapidement
Si la mission exacte du haut-commissariat reste à préciser dans ses contours définitifs, plusieurs priorités se dessinent déjà. L’une des premières annonces concerne la protection des mineurs en ligne, un enjeu crucial face à l’exposition croissante des enfants aux dangers du numérique.
Lorsqu’elle était ministre déléguée, Sarah El Haïry avait déjà défendu plusieurs mesures pour renforcer la protection de la jeunesse, notamment :
- Le déploiement du Service National Universel (SNU)
- Le renforcement du Pass’Sport
- La mise en place du Contrat d’Engagement Jeune (CEJ)
Son expérience sur ces dossiers constitue ainsi un atout majeur pour structurer des réponses adaptées face aux défis actuels de l’enfance et de la jeunesse. Cette nomination répond à plusieurs enjeux pour l’exécutif. D’une part, elle permet d’afficher une continuité dans l’action pour l’enfance, un domaine que le président Macron a souhaité valoriser depuis son premier mandat. D’autre part, elle illustre la volonté de donner une place significative à des personnalités issues de la diversité, reflétant ainsi une France moderne et inclusive.
Si certains regrettent que ce haut-commissariat ne soit pas encore un ministère à part entière, cette nomination constitue néanmoins une avancée notable. Sarah El Haïry, rompue aux rouages institutionnels, devra incarner et structurer ce nouvel outil gouvernemental pour en faire un véritable levier d’action.