Hausse du prix des bières brassées, les Tchadiens se tournent vers les bières traditionnelles


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Bière locale

Depuis le 1er janvier 2020, les prix des bières fabriquées par les Brasseries du Tchad ont connu une augmentation. Ce qui n’a pas été du goût des consommateurs qui ont décidé de se tourner vers les bières traditionnelles locales.

Depuis le 6 janvier, les bars et autres bistrots tchadiens se trouvent vidés de la plupart de leurs clients. En cause, un appel au boycott lancé par le Collectif tchadien contre la vie chère, en réaction à une augmentation des prix des boissons alcoolisées, en général, et des bières en particulier, intervenue le 1er janvier 2020. En effet, le 31 décembre 2019, arrivait à échéance la convention signée entre l’Etat tchadien et les Brasseries du Tchad, laquelle convention exonérait la société de certaines taxes. La fin de ladite convention a « contraint les Brasseries du Tchad à appliquer cette hausse afin de faire face au corpus de taxes additionnelles qui leur sont applicables à partir du 1er janvier 2020 », ont confié les responsables de la société aux médias tchadiens.

Les Brasseries du Tchad rendent ainsi responsable l’Etat tchadien de cette augmentation qui, selon le média Tchadinfos, est de 150 FCFA sur les bières Gala, Gala Ambrée, Beaufort Light, Beaufort Lager, 33 Export, Guinness, etc. Prenant toute la mesure de la situation, le Collectif tchadien contre la vie chère dirigé par Nelly Dingamnayel Versinsis a appelé les consommateurs à boycotter les boissons concernées. Conséquence, les amateurs de bières se sont tournés vers les bières traditionnelles produites localement.

Parmi eux, Constance Madi qui confie à dw.com : « Je n’ai pas les moyens pour acheter de la bière au prix fixé par les Brasseries du Tchad. C’est pourquoi je préfère me rabattre sur la bière locale traditionnelle qui coûte dix fois moins cher que la bière brassée. On coupe les salaires des travailleurs et on augmente les prix des produits sur les marchés, cela signifie quoi ? Que les dirigeants aient pitié des ménages. Nous avons déjà tant souffert de la cherté de la vie ».

Et un autre consommateur de renchérir : « Je suis tranquille ici avec ma bière traditionnelle. Non seulement elle est naturelle mais ça coûte moins cher que la bière brassée à l’usine. L’augmentation des prix des bières par les Brasseries du Tchad n’est donc pas un problème pour moi ». Cette hausse des prix de la bière aura donc le mérite de contribuer à accroître la production des bières locales traditionnelles si le boycott des bières sorties d’usine perdure.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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