La crise en Ukraine continue de peser sur les économies des pays du monde entier. Au Maroc, face à la hausse généralisée des prix, trois syndicats ont annoncé une grève générale visant à paralyser la Fonction publique. Ils comptent aussi commémorer les «émeutes du pain».
Alors que le gouvernement marocain continue de donner des assurances quant aux mesures prises ou préconisées et visant à amoindrir les répercussions de l’invasion russe en Ukraine, une tension alimentaire s’installe de plus en plus au royaume chérifien. D’ailleurs, trois syndicats ont décidé de paralyser l’administration publique, le 20 juin prochain, pour protester contre la hausse généralisée des prix des denrées dans ce pays d’Afrique du Nord.
Sur la table des revendications, la CGT (Confédération générale du travail), l’ODT (Organisation démocratique du travail) et la FSD (Fédération des syndicats démocratiques) avaient au préalable déposé toute une batterie d’exigences, parmi lesquelles une qui est indiscutable : l’augmentation générale des salaires et des pensions de retraite. Leurs doléances n’étant pas satisfaites, elles appellent à une grève générale dans la Fonction publique, les établissements publics, les collectivités territoriales, les transports et la logistique, relève Bladi.
Dans un communiqué conjoint, souligne le journal, les trois organisations, qui prennent le gouvernement pour responsable de la situation qui prévaut dans le pays, et qui «anéantit les acquis de la classe ouvrière et son droit à un niveau de vie décent». Ils dénoncent par ailleurs que la politique de l’équipe d’Aziz Akhannouch est une «atteinte à la stabilité sociale», tout en compromettant la sécurité alimentaire des Marocains. Les syndicats ont indiqué saisir l’occasion de cette grève pour «commémorer l’anniversaire du mouvement du 20 juin 1981», encore appelé «émeutes du pain».
Pourtant, fin mai, le royaume chérifien s’était dit épargné par cette tension mondiale, notamment sur le blé. Le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Baitas, avait en effet confié que son pays était parvenu à atténuer les effets de la tension sur le blé, née de l’invasion Russie en Ukraine. Le gouvernement avait même annoncé des mesures concernant la hausse des prix du carburant, rassurant en outre avoir, à travers un mécanisme bien défini, garanti l’abondance du blé. Que s’est-il passé entretemps pour que les Marocains pensent à commémorer les «émeutes du pain» ?
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