Dans le kaléidoscope culturel et politique de l’Afrique contemporaine, une voix émerge, portant les échos des luttes passées et des aspirations futures. Cette voix est celle d’Hassim Tall Boukambou, un cinéaste congolais dont le travail documentaire révèle les profondeurs complexes de l’histoire et de l’identité de son pays natal.
Un chemin vers l’expression artistique
Né le 8 juillet 1972 à Brazzaville, Hassim Tall Boukambou a été témoin des bouleversements qui ont marqué son pays depuis sa jeunesse. Son parcours artistique et intellectuel reflète un engagement profond envers la mémoire collective et la résistance contre l’oppression.
Après avoir réalisé son premier film-documentaire, « Couleurs-urbaines Brazzaville« , en 2005, Hassim Tall a commencé à explorer les méandres de l’histoire congolaise à travers le prisme du septième art. Son immersion dans le monde du cinéma a été précédée par des études en France.
Cependant, son chemin vers l’expression artistique a été jalonné d’obstacles, notamment la guerre civile qui a éclaté au Congo en 1997. Cette période tumultueuse de l’histoire congolaise a profondément marqué Hassim Tall, l’incitant à réfléchir sur les ravages de la violence et de la destruction.
De retour dans un Brazzaville meurtri par la guerre, il s’est engagé dans des mouvements intellectuels et culturels visant à reconstruire le tissu social et politique de son pays. Inspiré par les figures révolutionnaires de son enfance et guidé par une passion pour l’histoire et la culture, il a trouvé sa voie dans le cinéma en tant qu’outil de résistance et de révolution.
La trilogie Révolutionnaire(s)
Révolutionnaire(s) est une trilogie documentaire, écrite, produite et réalisée par Hassim-Tall Boukambou, qui explore l’histoire politique de la République du Congo à travers les récits éclairants de Julien Boukambou, son grand-père et syndicaliste émérite. Le premier volet, intitulé Révolutionnaire(s), plonge dans les événements décisifs des « Trois Glorieuses » d’août 1963, offrant un regard perspicace sur le chemin vers l’indépendance politique du Congo.
Le deuxième volet, « Révolutionnaire(s) : la genèse 1880-1959 », met en lumière les premiers actes d’anticolonialisme et les luttes de résistance contre l’oppression, rendant hommage aux précurseurs de la quête de liberté. Enfin, « Révolutionnaire(s) : Tout pour le Peuple (1966-1991) » explore l’émergence d’une nouvelle génération de leaders congolais, déterminés à combattre le néocolonialisme et l’impérialisme en Afrique, dans un contexte marqué par les tensions de la guerre froide.
Révolutionnaire(s) a été salué pour sa profondeur historique et sa capacité à capturer l’essence même des luttes et des aspirations du peuple congolais. En 2016, le documentaire a reçu le prix Ecran du meilleur documentaire international, parrainé par TV5 Monde, au festival du cinéma africain Écran Noir de Yaoundé. Cette reconnaissance témoigne de l’impact significatif de Révolutionnaire(s) dans la mise en lumière et la préservation de l’histoire politique et sociale de la République du Congo, de l’Afrique.
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