Plus d’un milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées dans le monde chaque année, a annoncé la FAO. Pis, selon l’organisation onusienne, ce gâchis estimé à environ 750 milliards de dollars, soit 565 milliards d’euros, a de lourdes conséquences sur l’écosystème.
Alors que des millions de personnes meurent de faim dans le monde, plus d’un milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année sur la planète, a déploré l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Un gâchis qui a aussi malheureusement un coût. Il est estimé à environ 750 milliards de dollars, soit 565 milliards d’euros, révèle l’organisation onusienne, qui tire la sonnette d’alarme, dans un rapport rendu public mercredi. « Les coûts économiques directs du gaspillage de produits agricoles, en excluant les poissons et les fruits de mer, représentent environ 750 milliards de dollars » chaque année dans le monde, précise la FAO, en se basant sur les prix à la production.
La production de la nourriture non mangée occupe 30% des terres cultivables. « Nous ne pouvons tout simplement pas permettre qu’un tiers de toute la nourriture que nous produisons soit gaspillée ou perdue à cause de pratiques inadéquates, lorsque 870 millions d’êtres humains sont affamés chaque jour », s’est indigné José Graziano da Silva, le directeur général de l’organisation de la FAO en présentant ses conclusions. Pourtant, « la réduction du gaspillage de nourriture pourrait non seulement alléger la pression sur des ressources naturelles limitées, mais aussi réduire le besoin d’augmenter la production alimentaire » pour nourrir la population mondiale, qui ne cessent de croître.
Conséquences négatives sur l’environnement
Ce gaspillage « effarant » porte aussi « un grave préjudice à l’environnement », souligne l’organisation. A titre d’exemple, « chaque année, la nourriture produite sans être consommée engloutit un volume d’eau équivalant au débit annuel du fleuve Volga en Russie et est responsable du rejet dans l’atmosphère de 3,3 gigatonnes de gaz à effet de serre », constate l’organisation. Et la note salée de ce gaspillage sera payée par « nos enfants et petits enfants », selon la FAO.
La raison de ce gaspillage? Dans les pays de l’Asie industrialisé (Chine, Japon, Corée du Sud), près de 200 kg de légumes et céréales par habitant sont gaspillés chaque année en moyenne. Et le riz représente la plus grande part des 80 kg de céréales gaspillés chaque année par personne. Selon la Fao, le riz, consommé notamment dans de nombreux pays africains, entraînant une importante production de CO2, a « un impact significatif » sur l’environnement. « La perte de produits alimentaires en Asie se produit tout au long de la chaîne : pendant la production agricole, la conservation dans des entrepôts des récoltes et la phase de consommation », constate l’organisation. Le gaspillage de la viande en Amérique du Nord et Latine a aussi un impact négatif sur l’environnement. Tout comme celui de fruits en Asie, Europe et Amérique Latine.
Dans son rapport, la Fao note aussi que 54% du gaspillage alimentaire se situe « en amont », c’est-à-dire pendant les phases de production, de manutention et de stockage et 46% « en aval », lors de la transformation, la distribution et la consommation ». Tant de nourriture non consommée qui aurait pu soulager les 870 millions d’affamés dans le monde.