Harira, Tiep bou dienn ou bouillie : voici les stars du ramadan


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Harira, tiep bou dienn ou encore bouillie, ces plats ont fait le bonheur des estomacs africains durant le mois de ramadan. Tour d’horizon.

Cette année, encore une fois, le Ramadan sur le continent a été marqué par les traditions culinaires. Du Maghreb avec sa harira en passant par l’Afrique subsaharienne avec la bouillie de mil ou le tiep bou dienn, tous ces plats ont été les incontournables du mois de ramadan.

Chez les musulmans, jeûner n’est pas un simple acte de piété mais une obligation prescrite, à quelques exceptions près. Au delà de la privation d’aliments, l’observation d’un ensemble cohérent de prescriptions d’ordre alimentaire, physique, spirituel et moral affectent le comportement de l’individu et transforment les habitudes. Pour ce qui est alimentaire, tout était bien rodé durant ce mois d’août en Afrique. Après quelques dattes et un verre de lait, il fallait passer aux choses sérieuses. En voici quelques exemples…

La Harira

Avec une préparation longue de 90 minutes, afin d’obtenir un subtil mélange de saveurs, la harira (et la chorba), reste de loin le plat phare consommé au Maghreb, et dans certains pays africains, durant le Ramadan. Pendant ce mois, un repas est un partage, une communion entre les amis et la famille. Durant cette période, cette soupe a été la star au Maghreb et tout particulièrement au Maroc, pays dont elle est originaire. Quoi de mieux qu’un bon bol de harira chaud pour déclencher cette envie de donner ou de recevoir ? Dégustée au début ou à la fin du repas, selon les régions, la harira est un plat d’excellence que l’on retrouve également à la fin d’un mariage, à l’aube. Pour les Marocains, cette soupe, composée de viande, pois chiches, lentilles, tomates et céleri, est indissociable de leur patrimoine gastronomique. Pour beaucoup, elle fait partie intégrante du patrimoine de Fès. Avec quatorze siècles d’existence, l’histoire de la harira fessia a été offerte par la cité Impériale au répertoire culinaire du pays. La harira se déguste accompagnée de dattes et de « chebekiya ».

Le Tiep bou dienn

En Afrique subsaharienne, le tiep bou dienn, plat typiquement sénégalais, à la cote pendant le ramadan. Et au Sénégal, le tiep bou dienn est inévitablement le roi. Ce plat épicé est composé de riz, de légumes et de poisson. Pourtant consommé à longueur d’année, ce plat phare a été présent sur toutes les tables sénégalaises au moment de rompre le jeûne. Penda Mbaye, cuisinière renommée du XIXe siècle à Saint-Louis, en est l’inventrice, ce qui explique l’appellation affective donnée à ce plat : « tiéboudieune Penda Mbaye », riz au poisson de Penda Mbaye. Le tiep bou dienn est également consommée dans d’autres pays d’Afrique de l’ouest. C’est un plat composé de poisson frais, le plus souvent du thiof, de poisson séché, de vet (mollusque faisandé) et de riz, cuits avec des légumes tels que le manioc, la citrouille, le chou ou encore la carotte.

La bouillie

Que serait un repas de ramadan sans la bouillie au Mali, en Mauritanie ou bien au Burkina Faso ? Il n’est pas donné à tout le monde de réussir la bouillie, ce plat sacré de la rupture de la journée de jeûne. A base de mil, de maïs et de lait, la bouillie est un secret de cuisine jalousement gardé par les maîtresses de maison, chacune cuisine cette recette à sa façon. Au Mali, la coutume veut que l’éducation d’une adolescente soit bâtie autour de l’art culinaire afin qu’elle dispose de la réalité du pouvoir au foyer. Et pendant le Ramadan, c’est plus que jamais le moment de réussir ce plat incontournable. Nombreux sont les femmes qui, pendant le mois béni, achètent ces granulés de mil pour concevoir la bouillie qui saura calmer les estomacs affamés de toute une famille. Le Burkina Faso non plus n’échappe pas à la règle. Il est inenvisageable de rompre le jeûne sans un bol de bouillie de mil.

Place aux pâtisseries

En Mauritanie, les tendances culinaires du mois de ramadan ont de nouvelles allures. Les Mauritaniens, habituellement amenés à consommer des soupes de blé, des boissons à base de lait sucré, des tajines, ou encore le « Gossi », riz cuit dans une eau chaude, ont décidé pour la plupart de mener une révolution alimentaire en plein ramadan. Place aux nouveautés ! Les pâtisseries ont fait leur entrée sur les assiettes mauritaniennes, et tout particulièrement les pâtisseries orientales telles que les « chebakiya ». Ce n’est pas pour autant que les traditions culinaires pendant le Ramadan en Mauritanie ont disparu. Le tajine est resté le roi des rois !

C’est aujourd’hui que s’achèvent 29 jours de jeûne conclus par « l’Aïd el Fitr », fête de rupture. Ainsi, les maîtresses de maison ont rangé, pour un temps, les recettes dédiées à cette période.

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