Harar Jugol, la ville historique fortifiée d’Ethiopie dans l’ombre de Rimbaud


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Auteur Ahron de Leeuw
Auteur Ahron de Leeuw @Unesco

Inscrite en 2006 au Patrimoine Mondial de l’Unesco, la citadelle fortifiée de Harar, en Éthiopie, est une ville sainte de l’Islam. Outre ses murailles, ce sont les maisons traditionnelles qui font sa renommée.

La ville fortifiée de Harar est située dans la partie orientale de l’Éthiopie, sur un plateau encerclé par le désert et la savane et entaillé par de profondes gorges. Les murs ceignant cette ville sacrée musulmane ont été construits entre le XIIIe et XVIe siècle.

Harar Jugol est connue comme la quatrième ville la plus sainte de l’Islam. Elle compte 82 mosquées, dont trois datent du Xe siècle, et 102 sanctuaires. Les maisons les plus communes sont des maisons de ville traditionnelles comprenant trois salles en rez-de-chaussée et des aires de service dans la cour. Un autre type de maison, appelée maison indienne, construit par les marchands indiens qui sont venus à Harar après 1887, est un bâtiment rectangulaire simple à deux étages avec une véranda surplombant la rue ou la cour. Un troisième type d’immeuble est né de la combinaison des deux autres.

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Les Harari sont connus pour la qualité de leur artisanat, notamment le tissage, la vannerie et la reliure. Mais l’aspect le plus spectaculaire du patrimoine culturel réside dans la maison harari traditionnelle avec son exceptionnelle conception intérieure. Cette forme architecturale est typique, caractéristique et originale, différente de la disposition domestique que l’on trouve généralement dans les pays musulmans.

Harar Jugol, l’autre ville de Rimbaud

Elle est aussi unique en Éthiopie. Harar a été créée dans sa forme urbaine actuelle au XVIe siècle comme une ville islamique. Elle se caractérise par un labyrinthe d’étroites ruelles et de façades imposantes. De 1520 à 1568, elle fut la capitale du royaume Harari. De la fin du XVIe siècle au XIXe siècle, Harar était connue comme un centre de commerce et d’enseignement islamique. Au XVIIe siècle, elle est devenue un émirat indépendant. Elle fut alors occupée par l’Égypte pendant dix ans et devint une partie de l’Éthiopie en 1887. L’impact des traditions africaines et islamiques sur le développement des types de constructions spécifiques de la ville et de ses plans urbains constitue le caractère particulier, et même unique, de Harar qui poussa l’Unesco à inscrire le site sur la liste de son patrimoine mondial.

L’ombre de Rimbaud plane sur Harar Jugol

Maison de Rimbaud à Harar
Auteur : Serge Santelli

Arthur Rimbaud, l’un des plus grands poètes français, a vécu ses dernières années à Harar. Étoile filante de la littérature française, il arrêta d’écrire à l’âge de 20 ans après avoir publié « Une saison en enfer ». Le poète voyagea beaucoup en Afrique où il travailla notamment en tant que négociant. Il fit de long séjour à Harar, entre 1880 et 1891, et un musée, appelé la Maison de Rimbaud, fut construit en souvenir de lui, au XIXe siècle, par un marchand indien.

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