A peine sorti de la clandestinité, Hamma Hammami, président du Parti ouvrier communiste tunisien (POCT, interdit), est envoyé en prison pour neuf ans. La justice tunisienne s’est montrée expéditive avec les responsables de ce parti.
La sortie de la clandestinité de Hamma Hammami, de Samir Taâmallah et d’Abdeljabar Madouri, responsables du parti d’extrême gauche interdit (Parti ouvrier communiste tunisien, POCT) a tourné court. La justice tunisienne vient de les envoyer en prison pour de nombreuses années. Le président de la POCT, condamné par contumace en juillet 1999 à neuf ans et trois mois de prison, est sorti samedi de quatre ans de clandestinité pour voir sa peine confirmée par un tribunal de Tunis. Les opposants avaient décidé, le 15 janvier dernier, de sortir de leur clandestinité et de faire opposition au jugement prononcé à leur encontre. Le nouveau procès avait été fixé au samedi 2 février. Avocats, associations humanitaires, ligues des droits de l’Homme et télévisions étrangères se sont présentés au tribunal.
Parodie de justice
Les avocats tunisiens annoncent une grève nationale pour jeudi prochain, écoeurés par la parodie de justice. Ils estiment que les prévenus ont fait l’objet d’un » enlèvement « . Après deux heures d’attente, des policiers ont fait irruption dans la salle pour conduire les trois inculpés dans les geôles du palais de justice alors que la cour n’avait pas pu encore siéger. La défense se retire du procès. L’audience a finalement pu se tenir en début de soirée. Hamma Hammami, 49 ans, et ses camarades ont été emprisonnés dans la soirée du samedi, condamnés à des peines allant jusqu’à onze ans et trois mois de détention. La Cour d’appel de Tunis a rajouté deux ans de prison à Abdeljabar Madouri pour outrage à magistrat. L’opposant dénonçait » les méthodes sauvages » de la police et réclamait » un procès régulier « . Dans la salle d’audience, il voulait montrer au juge les séquelles de la torture sur son dos.
Les autorités reprochaient aux prévenus leur appartenance au POCT, tenue de réunions illégales, outrage à l’ordre public, incitation à la rébellion, violation des lois, diffusion de tracts et de fausses nouvelles.
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