La Zambie s’apprête à organiser l’élection présidentielle, en août prochain. Et déjà, les cartes se mettent progressivement en place. Ce mardi, le principal opposant du Président Edgar Lungu, Hakainde Hichilema, a effectué une sortie médiatique au cours de laquelle il n’a pas manqué de tacler le gouvernement.
L’élection présidentielle en Zambie est prévue pour le 12 août 2021. D’ores et déjà, les prétendants fourbissent leurs armes pour les joutes. Désigné candidat unique par une coalition de onze partis politiques de l’opposition, Hakainde Hichilema pose dès maintenant des jalons. Le principal opposant entend surfer, entre autres, sur le poids de la dette colossale de la Zambie pour arracher la victoire face à son vieux challenger, le Président sortant, Edgar Lungu. Pour Hakainde Hichilema, l’ardoise de 12 milliards de dollars que traîne la Zambie et qui fait d’elle le premier pays en défaut de paiement sur le continent, depuis le déclenchement de la crise sanitaire due au Coronavirus, n’aurait jamais dû exister.
« La dette a vraiment atteint des niveaux insoutenables », a lâché, ce mardi, l’opposant, qui accuse le gouvernement d’être responsable de cette accumulation de dettes qui n’ont pas servi à des investissements rentables pour le pays, mais plutôt pour le financement des dépenses de consommation de luxe de fonctionnaires « corrompus ». Et Hakainde Hichilema de poursuivre : « Ils ont créé la crise de la dette et ils ne savent pas comment en sortir. Ils ont déraillé sur beaucoup de choses, même sur la gouvernance. Les niveaux de corruption sont sans précédent ».
Dans ce contexte marqué par l’incapacité de plus en plus affichée par la Zambie d’honorer ses engagements financiers avec différents partenaires, Hakainde Hichilema se positionne comme le messie, l’homme providentiel qui détient la solution pour tirer le pays d’affaire. Il se fait alors le porte-parole des Zambiens : « Les Zambiens veulent du changement. Je veux dire, c’est écrit sur les murs, le changement est écrit dans l’air. C’est dans l’air. Donc, définitivement, ce sont les impératifs du changement, et un souffle d’air frais est ce qu’il faut, un nouveau leadership visionnaire est ce qu’il faut ».
Mais pour concrétiser ce changement, l’opposant appelle à des élections libres et équitables : « Nous avons besoin d’élections libres et équitables. L’inscription des électeurs… L’audit de la base de données des électeurs est un problème. Nous avons besoin que cela soit fait. Au moins, les activités sont maintenant terminées. Et puis pour éviter la violence lors des élections. Quiconque gagne une élection libre et équitable n’a pas d’importance pour nous. Peu importe qui gagne des élections libres et équitables, mais on ne peut pas imposer sa volonté au peuple. Surtout quand le peuple souffre, comme c’est le cas des Zambiens en ce moment », a-t-il laissé entendre.