Haïti : un policier kényan porté disparu après une attaque de gangs


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Contingent de la police kényane
Contingent de la police kényane

Alors que la violence des gangs ne cesse de s’intensifier en Haïti, un policier kényan, engagé dans la mission internationale de soutien à la sécurité, est porté disparu après une embuscade meurtrière à Pont-Sondé.

La situation en Haïti continue de se dégrader avec la montée en puissance des gangs armés qui sèment la terreur dans le pays. Cette fois, un officier de police kényan déployé dans le cadre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMAS) est porté disparu après une embuscade tendue par des groupes criminels dans la région de Pont-Sondé. Cet incident met en lumière les défis immenses que rencontrent les forces de sécurité internationales face à une violence hors de contrôle.

Une embuscade meurtrière dans un climat de violence exacerbée

L’attaque s’est produite alors que des policiers kényans intervenaient pour récupérer un véhicule blindé de la police haïtienne, enlevé dans un fossé creusé intentionnellement par des gangs. Pris au piège, les agents ont été pris pour cible par des tirs nourris. Dans la confusion, un officier kényan a disparu. Depuis, les recherches se poursuivent sans succès.

Ce n’est pas le premier incident du genre. Fin février, un autre policier kényan a été tué à Port-au-Prince, la capitale haïtienne, illustrant la difficulté de la mission de stabilisation. En mars, un agent kényan a également été blessé, confirmant que les forces multinationales sont confrontées à une adversité de plus en plus intense.

Une force internationale impuissante face à l’emprise des gangs

Malgré le déploiement d’environ 1 000 policiers kényans et d’autres contingents internationaux, la situation en Haïti ne montre aucun signe d’amélioration. Selon les Nations unies, les gangs contrôlent désormais 85 % de Port-au-Prince, imposant leur loi à une population désarmée et terrorisée. Les violences ont fait au moins 5 601 morts depuis le début de l’année, un chiffre en augmentation par rapport à 2023.

Le financement de la mission pose aussi problème. L’ONU a mis en place un fonds volontaire pour soutenir la MMAS, mais les 110 millions de dollars recueillis sont jugés insuffisants pour répondre à l’ampleur de la crise. Cette fragilité financière limite les capacités d’action sur le terrain et expose les forces de sécurité à des dangers accrus.

Une crise humanitaire qui s’aggrave

Au-delà des enjeux sécuritaires, Haïti est aussi confrontée à une crise humanitaire sans précédent. Plus d’un million de personnes sont déplacées, soit trois fois plus qu’il y a un an. Selon le Programme alimentaire mondial, deux millions d’Haïtiens souffrent d’une insécurité alimentaire d’urgence, accentuée par le chaos ambiant et l’impossibilité d’acheminer l’aide humanitaire dans les zones sous contrôle des gangs.

L’attaque contre les policiers kényans montre à quel point la mission de stabilisation reste périlleuse. Avec un effectif et des ressources insuffisants, la communauté internationale peine à contenir l’expansion des groupes criminels. L’absence de perspectives claires pour le retour à l’ordre fait craindre une dégradation encore plus dramatique de la situation dans les mois à venir.

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