Haïti : le Kenya envoie une délégation de policiers en mission de reconnaissance


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Brutalité policière au Kenya
Brutalité policière au Kenya

Des policiers kényans sont en terre haïtienne, depuis dimanche, pour une mission de reconnaissance de trois jours. Cette mission vise à préparer le déploiement de la force multinationale dont la mission consistera à régler les graves problèmes sécuritaires qui se posent au pays.

Depuis plusieurs mois, Haïti vibre au rythme des gangs qui y sèment la mort et la panique. Ces groupes criminels exercent un contrôle sur au moins 80% de la capitale du pays, Port-au-Prince. Face à cette catastrophe sécuritaire, le Kenya avait manifesté, il y a quelques jours, le désir de voler à la rescousse de Haïti, en prenant la tête d’une force internationale qui aura la mission de réprimer les groupes armés. Dans ce cadre, une délégation de vingt policiers kényans a foulé, dimanche, le sol haïtien avec un agenda précis. Il s’agit pour eux de discuter avec des membres du gouvernement et des responsables de la police nationale haïtienne. Bref, la délégation kényane veut évaluer la situation sécuritaire réelle du pays en vue du déploiement de la force multinationale.

Une démarche saluée par la partie haïtienne

La proposition du Kenya de prendre la tête de la force avait été aussitôt saluée par les autorités haïtiennes. « Haïti apprécie, à sa juste valeur, cette manifestation de la solidarité africaine », avait écrit le ministre haïtien des Affaires étrangères, dans un communiqué. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme estime, à plus de 2 400, le nombre de personnes tuées, à plus de 950 le nombre d’enlèvements et à 902 le nombre de blessés par les gangs haïtiens, rien qu’entre le 1er janvier et le 15 août 2023. Le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH), pour sa part, indique qu’environ 10 000 personnes ont dû déserter leurs maisons, à Carrefour-Feuilles, à la suite des attaques perpétrées, du 12 au 15 août 2023, par des groupes armés.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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