Lors des premières tentatives de luttes indépendantistes, les blancs créoles ne comprenaient pas que pour faire la Guerre d’Indépendance, il était nécessaire de libérer les esclaves et de les incorporer à ses luttes pour la liberté. Simón Bolívar, vaincu par les royalistes en 1815, sollicita l’aide du président de Haïti, Alexander Petion. Il reçut de ce dernier un appui moral, humain, militaire, financier et même une presse (imprimerie) pour faire la Guerre d’Indépendance.
Le président Petion indiqua à Bolívar qu’en échange de cette aide, il devait libérer les esclaves au Venezuela. Lorsque Bolívar arriva au Venezuela, il promulgua les décrets d’abolition de l’esclavage et invita les esclaves à la lutte pour la libération totale du pays du joug espagnol. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants esclaves rentrèrent dans la guerre d’indépendance. Seul est connu le personnage de Pedro Camejo Negro Primero qui était officier de cavalerie de l’armée du Venezuela pendant la Guerre d’Indépendance. Le surnom de Negro Primero sous lequel il est connu vient de sa bravoure et de son adresse dans le maniement de la lance.
Malgré le fait que Simón Bolívar avait décrété l’esclavage à plusieurs reprises, un secteur des blancs créoles, avides de pouvoir s’opposa à la liberté des esclaves. De nombreux propriétaires d’haciendas (exploitation agricoles), une fois la Guerre d’Indépendance passée commencèrent à exiger au nouvel état vénézuélien de leur rendre leurs anciens esclaves. Ces derniers furent dans leur majorité obligés de retourner au supplice de l’esclavage. Trente trois années plus tard, le 24 mars 1854, le président José Gregorio Monagas décréta l’abolition de l’esclavage. Maintenir l’esclavage n’était plus rentable, car de nouveaux systèmes socio économiques étaient en train de s’établir dans les nations américaines. Le processus dit indépendantiste ne changea pas le système colonial de manière significative : au contraire, durant la période républicaine, les relations de domination coloniale se ré articulèrent et se sophistiquèrent.
Le foyer fondamental des rébellions paysannes se trouvait dans les plaines de Apure, Barinas et Portuguesa constitué par ce qu’on appelait “facción de los indios de guanarito”(Faction des Indiens de guanarito), avec un certain nombre d’indigènes, mais principalement des anciens esclaves enfuis peu avant l’abolition légale de l’esclavage et par des agriculteurs sans terre et des petits commerçants ruinés.