Le gouvernement béninois a fini par prendre ses responsabilités ce week-end en décidant de faire voyager les fidèles musulmans depuis l’aéroport de Lagos au Nigeria. Une décision qui a ramené le sourire aux lèvres des candidats au Hadj même si certains restent sceptiques.
Sous escorte policière, les musulmans béninois candidats au pèlerinage à la Mecque en 2011 se sont installés dans des bus de la gendarmerie nationale et de l’Université publique d’Abomey-Calavi. C’est le gouvernement qui tente de sauver les meubles après que les différentes structures de convoyage ont échoué. « Nous avons pris les dispositions avec nos partenaires nigérians pour que nos frères musulmans puissent prendre le train en marche. », se réjouit Nassirou Bako Arifari, le ministre des Affaires étrangères. Quant au ministre de l’Intérieur, Benoît Dègla, il justifie le rôle d’éclaireur que jouent les policiers béninois sur le territoire nigérian. « Ils vont faciliter la traversée de la frontière. »
Malgré tout, les musulmans candidats au Hadj 2011 et victimes depuis deux semaines de la mauvaise organisation des convoyeurs sont prudents. « C’est un début de soulagement », précise Ibrahim. D’autres préfèrent carrément se comporter comme saint Thomas. « Si je ne rentre pas dans l’avion à Lagos et qu’il décolle, je ne pourrai manifester le moindre sentiment de soulagement encore moins de satisfaction », martèle Azizath.
Assis dans les bus, les yeux hagards et en uniformes cousus avec des tissus imprimés en Hollande, le restant des musulmans parqués avec leurs bagages à la mosquée centrale de Cotonou devrait rattraper l’un des derniers vols nigérians pour rallier Djeddah. Les autorités saoudiennes ont été un peu plus claires sur le deadline de l’atterrissage des différents avions. Les frontières de l’Arabie saoudite sont rigoureusement fermées le 31 octobre 2011, date de lancement des rituels du Hadj.
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