La mode treillis doit cesser très vite en Côte d’Ivoire. L’armée en interdit le port depuis mardi dernier à cause de l’infiltration des rebelles dans les zones tenues par les forces loyalistes. Les contrevenants s’exposent à de graves sanctions.
» Habillez-vous en civil et laissez les soldats se vêtir en militaire « , tel est le message que l’armée ivoirienne veut faire passer à la population. Intervenant à une heure de grande écoute, le très médiatique lieutenant-colonel Jules Yao-Yao, en passe de devenir la plus grande star du petit écran ivoirien, a mis en garde les contrevenants. » Il n’est un secret pour personne que le port de l’uniforme militaire est un phénomène de mode très prisé dans notre pays. Les tenues de combat communément appelées treillis ne peuvent être portées que par les forces de sécurité et de défense. Tous ceux qui transgresseront ces mesures seront assimilés aux assaillants ou à leurs complices et sévèrement punis « , a averti, mardi soir, le porte-parole des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire.
Les insurgés sont dans la ville
La mesure intervient après la saisie, selon le lieutenant-colonel Yao-Yao, le 30 octobre 2002 d’un container de treillis et de munitions par les douanes ivoiriennes au port d’Abidjan. Et aussi après les déclarations du ministre de la Défense et de la protection civile, Bertin Kadet, qui affirmait que les insurgés s’étaient infiltrés dans les zones tenues par les forces gouvernementales. Les rebelles, toujours selon le ministre, commettent des exactions vêtus de treillis et seraient présents dans les rues de la capitale économique, Abidjan. Les » vrais militaires » sont tenus de détenir sur eux une pièce d’identité professionnelle.
Pour appliquer cette mesure et faire passer aux Ivoiriens la mode treillis, les autorités ont annoncé leur décision de mettre sur pied une » inspection de police judiciaire « . Il y a deux ans, le ministre du Commerce, sous le gouvernement de Robert Guéï, assassiné le 19 septembre dernier, avait pris un arrêté interdisant l’importation et la commercialisation de tout tissu militaire à cause, déjà, des agressions commises par des hommes en treillis.