Gros plan sur GuiGuinBali.com, un site internet créé en février 2010 par trois journalistes indépendants espagnols, afin de mettre en place un « pont informatif entre l’Afrique et l’Espagne ». Le tout en anglais, en français et en espagnol.
Ils étaient intéressés par l’Afrique. Et puis, cette impression que son image en Espagne était déformée les dérangeait. Alors, face à la pénurie d’informations en langue espagnole sur le continent noir, José Naranjo, Laura Gallego et Txema Santana, trois journalistes indépendants ont décidé de créer GuinGuinBali, « sans frontière » en Soninké, un portail de communication entre l’Afrique et l’Espagne, piloté depuis les Iles Canaries.
Dès les prémices du projet, l’accent a été mis sur le développement d’un réseau de correspondants le plus fourni possible. « Actuellement nous en avons cinq en Afrique, en Mauritanie, au Maroc, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, et au Mali. Mais nous visons un réseau de correspondants plus étendu », confie José Naranjo, l’un des trois fondateurs.
Des trois journalistes, il était le seul à travailler sur des thématiques africaines avant la création du site. José Naranjo est venu à l‘Afrique par le biais des questions de migrations. « La position géographique des Canaries en fait un point de passage stratégique de l’immigration clandestine africaine en Espagne », précise-t-il. Les deux autres journalistes à l’origine du projet, étaient eux respectivement spécialistes des questions sociales et de l’internet.
Des histoires pour une vision plus juste
Par son traitement médiatique, GuinGuinBali, créé en février 2010, se veut l’unique « pont informatif entre l’Espagne et l’Afrique ». La position géographique des Canaries a inconsciemment influencé les choix éditoriaux du site. Pour sa proximité avec ces îles ibériques, l‘actualité de l’Afrique de l’Ouest est beaucoup abordée. « Nous considérons presque que les Canaries font un peu partie de l’Afrique de l’Ouest. Géographiquement, elles se situent en Afrique Occidentale », soutient José Naranjo. Les thématiques concernant le Sahara, les relations Maroc-Espagne, et les droits de l’homme ont généralement les faveurs des journalistes. «Sur des questions comme le Sahara occidental, qui se trouve être si près des Canaries, nous produisons un effort de couverture particulier et commençons à être une référence en la matière», précise Laura Gallego, co-fondatrice du site.
Moins d’un an après sa création, GuinGuinBali peut déjà se targuer d’attirer environ 130 000 visiteurs par mois. En proposant trois éditions, en français, en anglais, et en espagnol, avec un contenu propre pour chacune, l’équipe espère élargir son lectorat. « Notre public vient principalement d’Espagne. Nous avons espoir de toucher un jour les Africains eux-mêmes. Mais à notre grande surprise, nous avons découvert qu’il existait une forte demande, en Amérique Latine», assure José Naranjo.
Le site survit principalement grâce à la publicité, mais aussi en vendant du contenu, en offrant des services de communication en relation avec l’Afrique, «de l’organisation de journées d’études à l’élaboration d’un guide spécialisé». Dernier projet en date, un guide pour les journalistes espagnols couvrant la Coupe du monde en Afrique du Sud. Pour donner ainsi une vision plus juste des réalités africaines.
Consulter le site GuinGuinBali