Guinée : violences dans le fief de Dadis Camara


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Vendredi et samedi derniers, des violences à caractère religieux ont éclaté à N’zérékoré à l’extrême est de la Guinée. Elles ont fait trois morts et une quarantaine de blessés. Des partisans de Dadis Camara seraient impliqués dans les affrontements. Les autorités de Conakry ont entrepris une médiation pour ramener la paix.

Le gouvernement guinéen s’employait dimanche à apaiser les violences entre musulmans et chrétiens, qui ont fait trois morts et une quarantaine de blessés vendredi et samedi à N’zérékoré la deuxième ville du pays. Plusieurs émissaires du gouvernement de Conakry, dont Koutoubou Moustapha Sanoh, le ministre secrétaire général des Affaires religieuses, et le colonel Boureima Condé, ministre de l’Agriculture et ancien gouverneur de N’Zérékoré, se sont en effet rendus dès samedi soir dans cette ville située à 1000 km de Conakry, à l’extrême est du pays, pour tenter de rétablir l’ordre. Dimanche, ils ont fait le tour de plusieurs mosquées, appelant les fidèles au calme. Ils ont également tenu des réunions de crise avec les autorités locales, en présence des responsables chrétiens et musulmans.

Les affrontements ont commencé vendredi, lorsque des musulmans qui priaient ont pris à partie une chrétienne dont ils jugeaient la tenue indécente. En représailles, des chrétiens les ont lapidés. Samedi, l’incident a tourné à l’affrontement armé, plusieurs coups de feu ayant été entendus dans la ville. Des musulmans ont saccagé et incendié les gargotes où des chrétiens vendaient du vin de palme, qu’ils ont qualifié de « lieux de prostitution et buvette d’alcool ». Trois chrétiens ont été tués, et trente-huit personnes appartenant aux deux camps ont été blessées. L’armée a été déployée dans la ville et le couvre-feu institué.

L’ombre de Dadis Camara ?

Bien que l’incident ait été déclenché par une querelle de nature religieuse, certains observateurs n’excluent pas une manipulation politique, la ville étant le fief de Dadis Camara, le chef de la junte. Blessé le 3 décembre dernier dans une tentative d’assassinat, celui-ci est toujours en convalescence au Burkina Faso. Mais il compterait encore de nombreux partisans dans la ville. Selon l’AFP, qui cite une source policière anonyme, des jeunes pro-Dadis, d’ethnie guerzé et de religion chrétienne, auraient été impliqués dans les violences. Ils auraient ainsi blessé par balles plusieurs personnes, dont deux militaires. Leur chef surnommé « Rasta » a été arrêté, selon la même source.

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