Les principaux leaders de l’opposition guinéenne, réunies au sein du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et de l’Alliance pour la démocratie et le progrès ont annoncé, lors d’une conférence de presse, une série de manifestations à partir de ce samedi 17 mars pour réclamer des élections législatives libres et transparentes.
La date des élections législatives, annoncée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est loin de faire l’unanimité au sein de la classe politique guinéenne. Pour l’opposition, le chronogramme présenté par la CENI viole le peu de consensus obtenu lors du dialogue politique inclusif qui s’est tenu il y a quelque mois au palais du peuple de Conakry, notamment en ce qui concerne le fichier électoral et la question de la recomposition des membres de l’institution en charge d’organiser les élections en Guinée.
« Devant cette situation, nous nous sommes retrouvés au sein du collectif et de l’ADP pour voir quelles sont les mesures que nous devons prendre pour faire front par rapport à cette fraude électorale. Mais, nous, l’opposition, nous avons une responsabilité. Car nous disons toujours ce qui est l’enjeu ici, ce n’est pas la victoire de tel ou tel parti, c’est l’avenir de la Guinée qui compte. Et le pouvoir doit savoir que l’opposition est déterminée », a indiqué le président de l’Union des Forces du Changement (UFC) et porte-parole de l’ADP, Aboubacar Sylla.
Le président de l’Union des Forces républicaines (UFR), Sidya Touré a poursuivi, « nous voulons montrer que nous sommes une majorité de Guinéens qui protestons tous ensemble contre le système qui est en train d’être mis en place, politiquement et économiquement. C’est pourquoi dès samedi à 10 heures, nous allons organiser un meeting au Stade de Bonfi pour sensibiliser nos militants et sympathisants. Tout ce qu’on a reproché au régime de feu Lansana Conté (le Président défunt), on le retrouve avec le régime actuel ».
Avant d’ajouter, « nous avons aujourd’hui un gouvernement qui s’intéresse de la manière dont les syndicats fonctionnent. Aujourd’hui, je ne connais pas le parti pour lequel on doit voter, mais le parti pour lequel, il ne faut pas voter, je connais. Parce que la gestion du pays est devenu opaque ».
Dans la même vaine d’idée, le président du Parti de l’Espoir pour le Développement National, (PEDN), Lansana Kouyaté, écarte toute hypothèse de boycott de la part de l’opposition. « Boycotter les législatives, c’est irresponsable. Car c’est un devoir civique. Et nous irons dans les conditions normales », a martelé Lansana Kouyaté, ancien allié du Président Alpha Condé lors du second tour des élections présidentielles de 2010.
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