Guinée : vers une candidature de Mamadi Doumbouya ?


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Mamadi Doumboya, Président de la transition en Guinée

Les appels à une candidature de Mamadi Doumbouya à la présidentielle se multiplient en Guinée. Soutenu par ses partisans et des membres du gouvernement de transition, le chef de l’État entretient le flou sur ses intentions.

Une possible ambition électorale qui interroge sur le respect de la charte de transition et le calendrier du retour à un régime civil.

Un meeting massif à Kankan pour soutenir Doumbouya

Ce week-end, la ville de Kankan, fief natal du général Mamadi Doumbouya, a été le théâtre d’une mobilisation impressionnante. Des milliers de personnes se sont rassemblées lors d’une marche pour l’unité et la paix. Ils ont affiché leur soutien au président de la transition. Parmi eux, plusieurs ministres influents du gouvernement transitoire, à l’instar de Fana Soumah, Moussa Moïse Sylla, Mory Condé et Morissanda Kouyaté, ont arboré des tenues aux couleurs du général.

Dans un discours marquant, le général Amara Camara, porte-parole de la présidence, a déclaré que la candidature de Doumbouya était « évidente«  et représentait la « seule alternative » pour unir le pays et poursuivre son développement. Un message qui résonne comme un appel clair à voir le chef de l’État briguer un mandat électif.

Une ambition politique en contradiction avec la charte de transition ?

Si ces déclarations témoignent d’une volonté de maintenir Mamadi Doumbouya au pouvoir, elles entrent toutefois en contradiction avec la charte de transition qu’il a lui-même instaurée. Ce texte stipule que ni le président de la transition ni les membres de son gouvernement ne peuvent se présenter aux élections à venir. Or, aucune annonce officielle n’a été faite quant à une modification de cette disposition.

De plus, le processus de retour à un régime civil semble encore flou. Aucune date précise n’a été fixée pour la tenue du scrutin présidentiel, bien que Mamadi Doumbouya ait affirmé que l’élection aurait lieu cette année. Par ailleurs, le référendum constitutionnel, nécessaire à l’établissement d’un nouveau cadre politique, n’a toujours pas été organisé.

Une stratégie politique en gestation ?

Face à ces soutiens de plus en plus bruyants, Mamadi Doumbouya n’a, pour l’instant, pas exprimé de volonté officielle de briguer la présidence. Toutefois, le pays assiste à la multiplication des appels à sa candidature. Ceux-ci s’observent notamment lors d’événements orchestrés par les autorités. Ils laissent planer le doute sur ses intentions réelles.

Si Mamadi Doumbouya se présente, la charte de transition pourrait être révisée. Cela modifierait l’agenda électoral. S’il renonce, une prise de position rapide dissiperait les incertitudes sur la transition.

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