La nouvelle manifestation de l’opposition guinéenne, réunie au sein du collectif ADP, CDR et FDP, pour réclamer l’annulation du décret fixant la date des élections législatives au 30 juin, a été émaillée de violences faisant une vingtaine de blessés et d’importants dégâts matériels.
(De notre correspondant)
Tous les jeudis, l’opposition dite « républicaine » a décidé de battre le pavé dans les rues de Conakry, la capitale de la Guinée, pour réclamer l’organisation des élections législatives libres et transparentes. Comme il fallait s’y attendre, cette autre marche organisée par l’opposition a été émaillée de scènes de violences dans plusieurs quartiers de la ville. Selon un bilan officiel, vingt-un personnes ont été blessées dont cinq issues des rangs des forces de sécurité.
A la veille du mouvement social, le gouverneur de Conakry, Sékou Resco Camara avait invité les leaders de l’opposition à changer l’itinéraire de la marche qu’ils avaient proposé. La manifestation a débuté sur l’autoroute Fidel Castro allant du rond-point de l’Aéroport à l’Esplanade du Palais du Peuple. Chose que l’opposition a refusé.
Bras de fer entre manifestants et forces de sécurité
Bravant l’interdiction du gouverneur de Conakry de marcher sur l’autoroute Fidel Castro, les opposants dont Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, Sidya Touré de l’UFR, Aboubacar Sylla de l’UFC, accompagnés de leurs militants et sympathisants, se sont heurtés au cordon sécuritaire des agents de la gendarmerie et de la police juste au niveau de la transversale qui rallie l’Aéroport à Bambéto, dans la banlieue de la capitale guinéenne.
A ce niveau, un violent affrontement a opposé les forces de sécurité aux jeunes manifestants surchauffés. Des gaz lacrymogènes et des canons à eaux chaudes ont été utilisés par la police pour disperser la foule. Malgré tout, les manifestants ont réussi dans un premier temps à défier les policiers brûlant même un véhicule blindé des forces de l’ordre. Finalement, d’autres hommes en uniforme, venus en renfort, réussiront à repousser les manifestants, obligeant les leaders de l’opposition à faire demi-tour.
Depuis la publication du décret du président Alpha Condé, invitant les Guinéens aux urnes le 30 juin prochain pour le compte des élections législatives, la crise politique s’est enlisée en Guinée. L’opposition réclame avant toute élection, le renvoi de l’opérateur de saisi sud-africaine Waymark, qui doit mettre à jour le fichier électoral, ainsi que la participation des Guinéens de l’étranger au vote.