L’élection présidentielle 2020 est entachée de violences et de répression des forces de l’ordre. Après l’annonce de résultats partiels plaçant le Président Alpha Condé devant son principal rival, Cellou Dalein Diallo, hier mercredi, des affrontements ont fait neuf morts dans la région de Conakry.
Le ministre de la Sécurité, Albert Damantang Camara, a fait état de ce lourd bilan, lors d’un point de presse. « Quatre corps à Conakry, quatre corps de victimes d’armes à feu ont été déposés dans les morgues de l’hôpital de Donka et d’Ignass Deen. Un mort d’arme blanche, deux autres par armes à feu de calibre 12 ont été enregistrés à Kissidougou. On vient de m’annoncer qu’à Coyah, un citoyen de la localité a été abattu. Un policier a été lynché à mort à Bambeto, et un autre poignardé à la cimenterie. Ses jours ne sont pas en danger heureusement et plusieurs autres agents de forces de l’ordre ont été blessés, certains grièvement», a-t-il indiqué.
Malgré ces nombreux citoyens guinéens qui ont rendu l’âme, ces derniers jours, les tensions sont de plus en plus palpables dans les quartiers populaires de la capitale, entre partisans de l’opposition et les forces de l’ordre. Mais, le chef de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, demeure en résidence surveillée depuis mardi soir, après s’être autoproclamé vainqueur des élections, la veille.
« S’agissant du domicile de Cellou Dalein Diallo, c’est pour des raisons de sécurité qu’un dispositif a été mis en place. La suite des événements vous en donnera plus. Je ne souhaite pas m’étendre sur cette partie car la situation est suffisamment tendue pour ne pas rajouter des informations qui pourraient exacerber des tensions », a déclaré le ministre de la Sécurité, Albert Damantang Camara.
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, Cellou Dalein Diallo a accusé le pouvoir d’être responsable des violences, et a appelé ses partisans à continuer le combat. « Bien sûr qu’il y aura un vainqueur, mais ce n’est pas pour autant que la démocratie sera menacée ou que la paix sociale devient impossible. Si la victoire me revient, je reste ouvert au dialogue et disponible à travailler avec tous les Guinéens », a assuré Alpha Condé sur Facebook, se disant « conforté » par les premiers résultats publiés.