Un séisme médiatique secoue la Guinée après les révélations de deux commissaires de la Haute Autorité de la Communication (HAC), Djéné Diaby et Tawel Camara.
Lors d’une conférence à Kankan, les deux commissaires ont affirmé que des patrons de médias avaient reçu des fonds du président de la transition pour favoriser une couverture médiatique positive. Ces déclarations ont suscité une vague de réactions et ont mené à des sanctions sévères .
Une « Faute lourde »
Face à ces accusations graves, la HAC a rapidement pris ses distances avec les deux commissaires. Dans un communiqué signé le 13 juin, l’institution a dénoncé des propos diffamatoires et a suspendu Djéné Diaby et Tawel Camara de leurs fonctions pour « faute lourde« . Ils sont également interdits de séjour à la HAC jusqu’à nouvel ordre. Les groupes médiatiques visés par les accusations, notamment Djoma Media, Hadafo Medias et Fréquence Médias, ont vivement réagi. Ils ont annoncé leur intention de porter plainte pour diffamation. Kalil Oularé, directeur général de Djoma Media, a déclaré : « Nous considérons que ce sont des accusations diffamatoires et gratuites. Nous n’avons pas reçu un kopeck de qui que ce soit pour faire notre métier. »
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Un secteur médiatique en plein tourment
Ces révélations et les réactions qui s’ensuivent plongent le secteur des médias guinéens dans une profonde crise. Les accusations de corruption soulèvent des questions sur l’intégrité et l’indépendance des médias dans le pays. Les journalistes et les observateurs se demandent désormais si ces allégations sont fondées ou s’il s’agit d’un exercice mal maîtrisé de transparence. La presse guinéenne est désormais confrontée à un défi: restaurer la confiance du public et par la même occasion naviguer dans un environnement politique complexe et parfois hostile .
Face à cette situation tumultueuse, des voix s’élèvent pour demander des enquêtes approfondies et une plus grande transparence dans les relations entre les médias et les autorités. « Je suppose qu’ils ne peuvent pas parler sans avoir de preuves ? Je pense que l’État est suffisamment grand pour avoir des structures habilitées à mener des enquêtes », a déclaré Kalil Oularé, dans l’espoir que la lumière soit faite sur ces accusations.