De jeunes Guinéens ont affronté les forces de l’ordre, en marge d’une manifestation contre la junte au pouvoir. Au moins dix personnes ont été blessées lors de ces affrontements.
Malgré une médiation religieuse en cours, la tension ne baisse pas en Guinée Conakry. Hier mercredi, des heurts ont opposé des jeunes aux éléments des forces de l’ordre guinéennes. Les Forces vives de Guinée, collectif formé de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile, ont appelé à multiplier les manifestations, à compter de mercredi.
Une dizaine de blessés
Comme exigences, l’ouverture d’un dialogue crédible devant permettre à un retour rapide des civils au pouvoir. En outre, ils réclament la levée de l’interdiction de toute manifestation instaurée par la junte en 2022 de même que la libération de leurs membres emprisonnés. Par ailleurs, le collectif exige des autorités guinéennes la fin d’un harcèlement judiciaire lancé par les autorités.
D’ailleurs, sur la table des revendications, figure principalement la libération de trois personnalités de la société civile. Il s’agit notamment d’Oumar Sylla alias Foniké Mangué, Ibrahima Diallo et Mamadou Billo Bah. La junte militaire au pouvoir a certes accepté de libérer ces personnes incarcérées, mais sous condition. Deal que le pool d’avocats des détenus rejette.
C’est dans ce contexte que la manifestation d’hier a été initiée. Des centaines de jeunes ont pris d’assaut les rues de la capitale, Conakry, ainsi que des villes comme Labé et Nzérékoré. L’intervention de la police a débouché sur des affrontements qui ont fait une dizaine de blessés. Dans le détail, au moins huit blessés ont été enregistrés parmi les manifestants et deux dans les rangs des forces de l’ordre.
Conakry regrette les appels à manifester
Tout a commencé lorsque les jeunes ont investi les rues de la capitale, armés de pierres. Face aux policiers qui tentaient d’étouffer la manifestation, les jeunes ont alors largué leurs projectiles. En riposte, la police a balancé des grenades lacrymogènes pour disperser les rassemblements. Des violences ont alors éclaté et elles ont été déplorées par les autorités guinéennes.
Ce mercredi, en effet, le chef du gouvernement guinéen, Bernard Gomou, a qualifié de regrettables ces appels à manifester. Le Premier ministre guinéen a en outre assuré que « le gouvernement s’efforce de répondre, dans le respect des procédures légales, à toutes les exigences des mouvements politiques et sociaux ». Il déplore toutefois le fait que « certains parmi eux refusent d’intégrer le cadre de dialogue inclusif ».
Depuis l’éviction de l’ancien Président Alpha Condé, à travers un coup d’État, la Guinée traverse une série de crises. Un bras-de-fer entre l’opposition et la junte au pouvoir. Dirigés par le colonel Mamady Doumbouya, les militaires au pouvoir ont fini par interdire les manifestations. Ce que l’opposition de Guinée, rassemblée autour du FNDC dissout, ne compte pas accepter. La tension est vive dans ce pays ouest-africain.