La tension monte en Guinée où manifestants et forces de l’ordre se sont affrontés à la suite de l’arrestation de trois leaders du FNDC. Ces derniers ont été inculpés d’outrage à magistrat et injures publiques puis emprisonnés à Conakry. Leur procès est prévu ce vendredi.
Retour des vieux démons en Guinée ? Les Guinéens souhaitent sans doute tout sauf un remake des années de braise de la gestion de l’ex-Président déchu Alpha Condé. Un magistère ponctué de violences, avec des affrontements souvent meurtriers entre forces de défense et de sécurité d’une part, manifestants et opposant d’autre part. Une page sombre de ce pays d’Afrique de l’Ouest qui semblait pourtant tournée, avec l’accession du colonel Mamady Doumbouya, putschiste d’Alpha Condé, le 5 septembre 2021.
Une accalmie espérée et qui n’est toujours pas au rendez-vous. Ce jeudi 7 juillet 2022 par exemple, ils étaient nombreux, les manifestants armés de cailloux à descendre dans les rues de la capitale, Conakry, pour réclamer la libération des leaders du FNDC, arrêtés mardi. Une protestation qui a, comme les deux derniers jours précédents, fini en heurts entre manifestants et policiers. Selon les autorités guinéennes, au moins dix-sept agents des forces de l’ordre ont été blessés durant ces trois derniers jours de manifestation.
Tout a commencé avec l’arrestation musclée des membres du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution). Parmi les personnes interpellées, le coordonnateur national Oumar Sylla dit Foniké Mengué, Mamadou Billo Bah et le rappeur Djanii. La police avait effectué une violente descente au siège de la coalition, où ils tenaient un point de presse. Il leur est reproché d’avoir produit et diffusé «des propos injurieux contre le Conseil national de transition (CNT)», par le biais d’un système informatique. Placés sous mandat de dépôt, leur procès est prévu ce jour.
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