Les déclarations préliminaires des différentes missions d’observation font l’actualité en Guinée, au lendemain de l’élection présidentielle. La CEDEAO, l’Union Africaine et l’Union Européenne ont approuvé le vote, appelant à la retenue.
A Conakry,
Ainsi, la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a ouvert la série de déclaration préliminaire dans l’après-midi du lundi 12 octobre. Le chef de la mission d’observation, Amos Sawyer, a tenu à préciser que « quelles que soient les contestations des unes et des autres, les parties n’ont qu’à recourir aux institutions légales. Il est trop tôt de dire que ce qui est revendiqué devrait faire annuler le scrutin ». Et de préciser : « En Guinée, la Commission de la CEDEAO a déployé une mission d’observation électorale de 79 observateurs dont 12 de long terme. Ceux-ci, arrivés environ deux semaines avant les autres, vont rester en Guinée jusqu’au 20 octobre. Quant aux 67 membres de la mission à court terme, ils rentrent ce mardi 13 octobre ».
De façon générale, la mission d’observation électorale de la CEDEAO note que le scrutin du 11 octobre 2015 s’est déroulé dans l’ordre, le calme et la paix. Pour ce qui est de ses observations, la Mission estime que le présent scrutin est déterminant, non seulement pour la consolidation de la gouvernance démocratique en Guinée, mais aussi pour la réconciliation et l’unité nationale.
Pour l’Union Africaine qui s’est prêtée au même exercice, ce mardi 13 octobre, « le scrutin s’est globalement passé dans la sérénité et la transparence ». Dans son rapport préliminaire sur l’élection du 11 octobre en Guinée, la mission d’observation électorale de l’Union Africaine conclut que le déroulement du scrutin s’est globalement passé dans « la sérénité et la transparence », malgré le constat avéré de dysfonctionnements dans l’organisation.
Pour le chef de mission, Pr Mohamed Dileita, « le scrutin du 11 octobre est incontestablement un acquis supplémentaire dans la consolidation de la démocratie en Guinée. Le vote, en dépit des irrégularités constatées, était valable ».
En conclusion, l’Union Africaine a recommandé aux partis politiques de respecter les résultats des urnes et privilégier le recours aux moyens légaux en cas de contentieux. Au gouvernement, l’UA demande d’instaurer un cadre de dialogue permanent avec tous les acteurs politiques et de la société civile afin de régler les différends du pays.
Il faut préciser que selon ce rapport préliminaire l’Union Africaine a observé les élections en Guinée avec 14 équipes qui ont pu visiter 154 bureaux de vote, le jour du scrutin.
En conférence de presse animée, ce mardi, à la maison de la presse, le chef de la mission d’observation électorale de l’Union Européenne, Frank Engel, a invité les candidats en lice au premier tour de l’élection présidentielle du 11 octobre 2015, à saisir les juridictions compétentes. Et d’insister : « Si donc contestation il devait y avoir, nous souhaiterions que le calme que nous avons connu pendant toute la journée du scrutin soit prolongé par la saisine de la Cour constitutionnelle compétente en matière électorale et que l’on ne transporte pas des griefs que l’on pourrait avoir, des contestations dont on peut considérer comme légitimes, de ne pas les porter dans la rue, mais devant les juges. Ils sont là pour connaitre, ils en connaitront ».
Et de conclure : « Ce pays a connu assez de violences et de misère, non en liaison avec les élections. Nous souhaiterions que les Guinéens, de toutes obédiences partisanes, au-delà de leur système politique où ils le font déjà, s’approprient également leur système judiciaire et que les différends se résolvent désormais devant les juges et plus jamais devant les tombes ».
Il faut préciser que la situation reste tendue à quelques heures de la proclamation des résultats provisoires par la Commission électorale Nationale Indépendante.