Guinée : pas d’élections en 2024, selon le Premier ministre Bah Oury


Lecture 3 min.
Bah Oury, Premier ministre guinéen
Bah Oury, Premier ministre guinéen

Le Premier ministre de la Guinée, Amadou Oury Bah, a pris la parole à New York, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. Il a confirmé que la Guinée ne tiendra pas d’élections présidentielles en 2024. Cette décision s’inscrit dans le cadre de la transition politique en cours, menée par le régime militaire depuis la prise de pouvoir en 2021.

En effet, la Guinée est sous la gouvernance de la junte militaire dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya, qui a renversé l’ancien président Alpha Condé lors d’un coup d’État en septembre 2021. Ce renversement avait été justifié par l’armée comme une réponse à la mauvaise gouvernance et aux tensions sociopolitiques croissantes sous Condé.

La transition et le durcissement du ton face à l’opposition

Depuis son arrivée au pouvoir, Mamadi Doumbouya a pris des mesures pour asseoir son autorité, tout en promettant un retour progressif à un régime civil. Cependant, la transition militaire, qui entame désormais sa quatrième année, a été marquée par un durcissement du ton à l’égard de l’opposition. Plusieurs figures politiques et membres de la société civile, critiques du régime, ont été arrêtés, et des manifestations ont été sévèrement réprimées.

Face à cette situation, le gouvernement de transition a maintenu que la priorité était la révision de la Constitution. Amadou Oury Bah a annoncé qu’un projet de nouvelle Constitution sera soumis à référendum, en décembre 2024. Cette nouvelle Constitution est présentée comme une étape essentielle avant d’organiser des élections libres et transparentes.

Contestations populaires et incertitudes sur les élections

La suspension des élections jusqu’en 2024 a déclenché une série de contestations populaires en Guinée. De nombreux citoyens et acteurs politiques estiment que la transition s’éternise et craignent une dérive autoritaire. Les manifestations, organisées principalement par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) et d’autres mouvements de l’opposition, ont souvent été réprimées avec force, faisant plusieurs blessés et arrestations.

Malgré ces tensions, le gouvernement affirme qu’il est nécessaire de prendre le temps de préparer une transition solide. Le Premier ministre Bah Oury a insisté que les réformes en cours, notamment la nouvelle Constitution, sont fondamentales pour garantir un avenir démocratique à la Guinée. Bien que la date de la prochaine élection présidentielle dans ce pays ouest-africain reste incertaine.

Avatar photo
Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News