Guinée : Moussa Dadis Camara promet de ne pas s’«éterniser» au pouvoir


Lecture 3 min.
arton16232

Pour la deuxième fois, le président guinéen Moussa Dadis Camara a rencontré lundi, à Conakry, les partis politiques, les centrales syndicales, les organisations de la société civile, les confessions religieuses. Ils ont débattu de nombre de sujets indispensables à la réussite de la transition, parmi lesquels les élections, la restauration de l’autorité de l’Etat et la sécurité. Cependant, il n’a pas rétabli l’exercice des activités politiques et syndicales dans le pays.

Notre correspondant en Guinée

Le président guinéen Moussa Dadis Camara a rencontré hier, au siège de l’Assemblée nationale de Conakry, les partis politiques, les centrales syndicales, les organisations de la société civile, les confessions religieuses. Ils ont débattu nombre de sujets pour la réussite de la transition. Après son exposé, le président a passé la parole aux forces vives de la nation qui avaient déjà concocté une déclaration commune en prélude à cette rencontre dite de dialogue national. Leur déclaration, qui avait valeur de paquet de doléances, portait sur huit points: la levée de la suspension des activités syndicales et politiques ; l’engagement ferme de la junte que la transition ne dépassera pas douze mois ; la constitution d’un organe de transition ; le renforcement de la commission nationale électorale indépendante (CENI) ; la relance de la commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les tueries de janvier-fevrier 2007 et juin 2006 ; la poursuite des audits conformément aux principes des droits de humains ; l’arrêt des interpellations abusives et extrajudiciaires ; la suppression des barrages le long des routes nationales à travers le pays.

Séance tenante, Dadis Camara, qui avait reçu une copie de la déclaration des mains de la porte-parole des forces vives, Rabiatou Serah Diallo (figure syndicale), a répondu point par point aux doléances posées. «Nous ne sommes pas venus au pouvoir pour nous éterniser, si vous pensez que vous le faites dans l’intérêt supérieur de la nation, nous ne trouvons aucun inconvénient à satisfaire ces doléances», a déclaré le président aux parties présentes. Il s’est quand même étendu sur deux points précis : la levée de la suspension des activités politiques et syndicales, et la suppression des barrages. Sans affirmer que la suspension est levée, le chef de la junte décline toute responsabilité en cas de troubles politiques dans le pays. Il en est de même pour le second point. Il propose que les forces vives aillent se concerter davantage pour mieux mûrir la question. Car la sécurité du pays en dépend, pense t-il.

Sur les autres sujets, la lutte à outrance contre les prédateurs de l’économie nationale, le président Moussa Dadis n’a pas hésité de dire que «tous ceux qui ont détourné les biens de l’Etat, vont les rembourser». Il les a traités d’apatrides. Dans la foulée, il a par contre rendu un hommage mérité à certains leaders politiques qui n’ont pas accepté de se salir en refusant de rentrer dans les différents gouvernements du feu Lansana Conté. Il a nommément cité Bah Mamadou, Alpha Condé, Jean Marie Doré, et feu Siradiou Diallo. Allusion faite aux anciens premiers ministres tels Cellou Dalhein Diallo, Sodya Touré, aujourd’hui opposants politiques. Le président est allé jusqu’à affirmé que «le pouvoir sera remis à un civil propre».

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News