Guinée : manque de moyens pour éclaircir les tueries de 2006 et 2007


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La commission guinéenne qui doit faire la lumière sur les tueries de juin 2006 et de janvier-février 2007 manque de moyens pour accomplir sa tâche. Le président de la structure, l’avocat Mounir Hussein Mohamed, a déjà exprimé ses craintes dans une lettre envoyée au Premier ministre Lansana Kouyaté.

Le président de la Commission nationale chargée de faire la lumière sur les tueries de juin 2006 et de janvier-février 2007 en Guinée, Me Mounir Hussein Mohamed, a vivement dénoncé lundi la « non-opérationnalisation » de son institution, « alors que le peuple attend la manifestation de la vérité sur les crimes commis ».

Dans un entretien accordé à la PANA, Me Mounir a estimé « incompréhensible » que cette commission, créée en mai 2007 sur arrêté du Premier ministre Lansana Kouyaté, soit encore sans siège.

Aux termes de l’article 1 de la loi qui l’a instituée le 18 mai 2007, la Commission d’enquête, composée de 19 membres dont 7 magistrats et 6 avocats qui ont tous prêté serment le 31 décembre 2007, est chargée de « faire des investigations sur les crimes, délits et violations des droits de l’homme en juin 2006 et janvier-février 2007 ».

Elle dispose également des « pouvoirs de police judiciaire et d’instruction » et peut, au terme de l’investigation, saisir les juridictions compétentes, explique Me Mounir.

Parmi les tâches à accomplir par l’Etat pour rendre cette commission fonctionnelle, le président de l’institution cite un siège, un budget autonome pour assurer son fonctionnement et les indemnités de ses membres, des moyens logistiques et des équipements de bureau.

Par ailleurs, la Commission a besoin, conformément à la loi du 18 mai, d’un secrétariat, d’une force publique (brigade mixte police-gendarmerie) forte de 30 hommes placée sous son autorité directe.

« A ce jour, seul le secrétariat dont les membres sont nommés par le ministre de la Justice est constitué », a déploré Me Mounir, qui a révélé que l’institution a écrit vendredi dernier au Premier ministre Lansana Kouyaté pour dénoncer cette situation.

Il s’est enfin, engagé à faire son travail « quels que soient les obstacles que les uns et les autres tenteront de dresser ».

Lors des grèves de juin 2006 et de janvier-février 2007, les forces de l’ordre et de sécurité avaient tiré à balles réelles sur les manifestants, faisant environ 200 morts au total et plus de 1 500 blessés graves.

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