Guinée : Mamady Doumbouya et Kemi Séba, une histoire de « je t’aime, moi aussi »


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Kemi-Séba (09 oct 21)
Kemi-Séba

L’activiste franco-béninois, Kemi Séba, en visite en Guinée, a rencontré le Président Mamady Doumbouya avec qui il est tombé d’accord sur plusieurs points. Voici les deux choses capitales que le Président guinéen a confiées au leader panafricaniste.

En séjour en terre guinéenne depuis lundi, le célèbre activiste, Kemi Séba, a été reçu par le Président Mamady Doumbouya. À sa sortie d’audience, le président de l’ONG Urgences panafricanistes s’est confié à la presse, jeudi dernier. « Avec mon staff, j’ai parlé avec M. Doumbouya et son staff et ce que j’ai entendu hier, même s’il y a des choses sur lesquelles nous avons des nuances, si ce qu’il a dit hier est suivi par des actes concrets, matériels, je peux vous assurer que nous le soutiendrons, et s’il trahit ce qu’il a dit hier, nous le combattrons », a-t-il déclaré.

L’homme fort de la Guinée aurait d’abord confié à l’activiste que « la Guinée a besoin de pouvoir profiter de ses propres ressources. Il n’est pas normal que la Guinée soit un pays qui dispose d’autant de ressources minières et que malheureusement, ce soit un certain nombre de multinationales, un certain nombre d’entités qui en profitent, mais pas la population ».

Et Kemi Séba d’ajouter, à la suite de ces propos : « Ça déjà c’est quelque chose, pour moi souverainiste, de fondamental ». Deuxième chose capitale que le chef de la junte guinéenne a confiée au leader panafricaniste : il « était l’heure de mettre fin aux rapports d’assujettissement entre l’ancienne entité coloniale et la Guinée ».

Cette position affichée par le colonel Mamady Doumbouya ne peut que rencontrer l’adhésion de Kemi Séba, qui fait, depuis quelques années, de la lutte pour l’indépendance réelle des pays africains, notamment les anciennes colonies françaises, son cheval de bataille. Dans le cas d’espèce, l’activiste est resté égal à lui-même, soutenant une position qui était déjà la sienne au lendemain du coup d’État. En effet, peu de temps après la capture d’Alpha Condé, Kemi Séba avait étalé « sa joie, sa félicité, son état d’allégresse » face à l’arrestation de « l’un des plus grands dictateurs d’Afrique francophone… L’un des plus grands persécuteurs de son peuple ».

S’il était prêt à apporter son « soutien illimité aux forces spéciales guinéennes qui ont arrêté » Alpha Condé, le président d’Urgences panafricanistes avait également ajouté : « S’il (Mamady Doumbouya, ndlr) bosse pour ses formateurs, nous le combattrons sans pour autant jamais regretter Alpha Condé ».

Pourvu que la lune de miel entre les deux hommes soit durable.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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