Les résultats définitifs des élections présidentielles en Guinée ont été communiqués ce mardi par la Cour suprême. Cellou Dalein Diallo de l’Union des forces démocratiques de Guinée et Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée s’affronteront au second tour de la présidentielle prévue le 3 août prochain.
La Cour suprême a rendu public ce mardi les résultats définitifs des premières élections présidentielles organisées le 27 juin en Guinée depuis son indépendance. « Le candidat Cellou Dalein Diallo, présenté par le parti politique UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), et le candidat Alpha Condé, présenté par le parti politique RPG (Rassemblement du peuple de Guinée) disputeront le second tour de l’élection présidentielle », a déclaré, rapporte l’AFP, le président de la Cour suprême, Mamadou Sylla. Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé ont recueilli respectivement 72 496 voix, soit 43,69% des suffrages exprimés, et 323 406 voix, soit 18,25%. La date du second tour doit être fixée par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Mais selon l’article 28 de la Constitution guinéenne, le second tour devrait se dérouler le 3 août prochain.
Dans l’attente du second tour
Les résultats publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) le 2 juillet dernier ont été corrigés et le taux de participation au scrutin présidentiel a été revu à la baisse. Selon l’AFP, il est passé de 77 à 52%. Certains votes ont été également annulés pour « irrégularité avérée ». « La Cour suprême, usant de son pouvoir souverain, décide que les suffrages exprimés à Matam, Ratoma (Conakry), Kankan, Mandiana (Haute-Guinée) et Lola (Guinée forestière), sont invalidés purement et simplement, et viendront en déduction du suffrage général valablement exprimé sur l’ensemble du territoire », a précisé Mamadou Sylla. De nombreuses irrégularités avaient été constatées par la société civile et les partis engagés dans la course à la présidentielle, notamment dans ces quartiers et régions où les votes ont été annulés.
Si le premier processus électoral démocratique que connaît la Guinée est un symbole, il n’en demeure pas moins qu’il reste une source de tensions ethniques et politiques, notamment à cause des reports successifs de la proclamation des résultats provisoires, puis définitifs. En outre, ces derniers jours, des tentatives d’assassinat d’hommes politiques auraient été déjouées et l’armée est soupçonnée de vouloir reprendre le pouvoir à des civils pour qui le scrutin du 27 juin doit marquer la fin de plus d’un quart de siècle de règne militaire en Guinée.