L’Association des magistrats de Guinée (AMG) menace de boycotter les élections législatives fixées le 24 septembre prochain, si leur statut particulier n’est pas entériné par le Chef de l’Etat, Alpha Condé. C’est en substance la décision qui est sortie de l’Assemblée extraordinaire des magistrats, tenue mardi, à la Cour d’Appel de Conakry.
Les magistrats haussent le ton. Réunis en Assemblée extraordinaire, les magistrats menacent de déclencher un mouvement de grève pour réclamer de meilleures conditions de vie. Cette menace risque de mettre en difficulté la tenue des élections législatives, prévues le 24 septembre prochain.
« Nous avons décidé, à l’unanimité, de déclencher dans les prochains jours, une grève pour revendiquer de meilleures conditions de vie, comme celle de nos confrères des autres pays. Les magistrats guinéens souffrent. Nous travaillons dans les conditions difficiles », s’est plaint le président de l’Association des magistrats de Guinée, Kéléfa Sall.
Alors que selon le code électoral, ce sont les magistrats qui doivent centraliser les résultats des élections législatives. Sur leur plateforme revendicative, l’Association des magistrats exige du président Alpha Condé, la signature et l’application des décrets d’applications de la loi relative au statut du magistrat en Guinée et celle relative au Conseil supérieur de la magistrature en Guinée, la dotation des chefs de juridiction et de parquet de véhicules de service, à l’instar des commissaires centraux et des escadrons de la gendarmerie et le détachement du budget des juridictions du budget du ministère de la Justice.
« Si rien n’est fait avant le 20 septembre, nous envisageons de suspendre notre participation dans le processus électorale », a fait savoir le président des magistrats.
Les magistrats ne sont pas les seuls à menacer à la veille des Législatives. En conférence de presse ce même mardi, l’opposant et président de l’Union des forces républicaines, Sidya Touré, a annoncé aux journalistes la probable reprise des manifestations de rue à Conakry, si les accords politiques signés le 3 juillet dernier au Palais du peuple de Conakry par les acteurs politiques ne sont pas respectés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
« Nous attendons d’avoir des réponses adéquates dans les prochains jours. Si ce n’est pas le cas, je dis clairement, nous ne menaçons personne, mais je dis et j’insiste, l’opposition va se retrouver pour définir la marche à suivre qui peut consister en tout ce que la loi nous autorise en matière de manifestations publiques », a indiqué Sidya Touré.