A l’approche des examens de fin d’année, les élèves candidats aux différents examens tirent le diable par la queue. Pour faute d’électricité dans les foyers, ces élèves sont obligés d’apprendre leurs leçons dans des lieux publics illuminés.
(De notre correspondant)
Les stations services, le parking de l’aéroport international de Conakry, ainsi que les lampadaires solaires implantés le long des grands axes routiers, sont entre autres les lieux convoités pendant cette période par les élèves à la recherche de lumière. Le manque d’électricité dans les foyers en est la principale cause.
Une fois la nuit tombée sur Conakry, ces endroits sont pris d’assaut par une foule d’élèves à telle enseigne qu’on se croirait dans un marché. Et ce, au péril de leur vie. Certains y restent jusqu’à tard la nuit.
« C’est difficile pour moi, mais comment je vais faire ? », a déploré Abdoulaye Sow, candidat au baccalauréat, assis sur un béton en bas d’un lampadaire solaire. « Vous savez, cette situation est vraiment déplorable. Je suis obligé de venir chaque jour en bas de ce lampadaire pour profiter de cette lumière pour réviser. Je n’habite pas loin d’ici. Mais c’est fatiguant », a-t-il indiqué.
Il ajoute que cela fait deux jours qu’il n’a pas d’électricité dans son quartier à Dixinn. « Nous avons fait deux jours sans électricité. C’est pour cette raison que je me déplace tous les jours pour venir apprendre mes leçons ici. Hier par exemple j’ai révisé jusqu’à minuit », explique-t-il.
Comme Abdoulaye Sow, ils sont nombreux à se trouver dans cette situation. En Guinée, le courant fait la rotation dans les différents quartiers de Conakry.
« Aujourd’hui, ce n’est par notre tour. C’est difficile pour nous, mais il n’y a pas d’autres moyens que de venir réviser dans cette station parfois avec des cris de certains élèves qui sont moins soucieux de leur avenir. Je viens réviser ici à la station parce que je n’ai pas le courant chez moi. Sinon, mon souhait aurait été de rester chez moi pour apprendre mes leçons », a regretté Kadiatou Bangoura, élève en Terminal Sciences Sociales.
Pour Alpha Camara, candidat à l’examen d’entrée en septième année, d’habitude, il apprend ses leçons à la maison. « Mais ce mois-ci, notre groupe électrogène est tombé en panne. C’est pourquoi, je viens actuellement toutes les nuits sur le parking de l’aéroport de Conakry en compagnie de deux amies qui préparent aussi le bac. »
Les intempéries et l’insécurité
Autres problèmes auxquels sont confrontés ces élèves, c’est l’insécurité et la pluie. A Conakry, en période hivernale comme ces jours-ci, ill pleut abondamment : « Avant-hier nuit par exemple, je n’ai pas pu effectuer le déplacement parce qu’il pleuvait beaucoup. Et cette situation ma beaucoup pénalisé. C’est ce qui a fait que je n’ai pas révisé », regrette un autre élève.
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