La Cour d’appel de Conakry a cassé, ce mercredi, le verdict du tribunal qui a condamné le journaliste Sékou Jamal Pendessa à une peine de six mois de prison, dont trois avec sursis. Sékou Jamal Pendessa a été libéré, mais s’en sort avec une condamnation. Ce que ses avocats refusent d’accepter.
Libre, mais condamné. Voilà le condensé de la situation actuelle du journaliste et syndicaliste Sékou Jamal Pendessa. En effet, à l’issue de son procès en appel tenu mercredi 28 février à Conakry, la peine de six mois de prison, dont trois avec sursis, initialement prononcée contre lui a été réduite. Il s’en sort avec une condamnation plus légère : trois mois de prison, dont un mois et six jours ferme. Conséquence, ayant déjà purgé sa peine, il est relaxé, mais reconnu coupable d’un chef d’accusation au lieu des six retenus contre lui en première instance : provocation directe à un attroupement non armé n’ayant produit aucun effet. De même, l’amende de 500 000 francs guinéens retenue en première instance est confirmée.
Les avocats n’acceptent pas ce verdict
Pour les avocats de Sékou Jamal Pendessa, la Cour d’appel aurait dû prononcer un non-lieu puisque leur client n’a commis aucune infraction. Un de ces avocats, Me Salifou Béavogui, s’est confié à la presse : « Il faut noter un sentiment mitigé. Nous avons relevé appel contre la décision du tribunal de première instance et le parquet aussi a relevé appel, ce qui signifie que c’était une mauvaise décision. La cour nous a suivis, la décision a été réformée. Notre client avait été condamné en première instance pour 6 infractions. En Appel, la Cour n’a retenu qu’une seule infraction : la provocation directe à un attroupement non armé n’ayant produit aucun effet. Même cette infraction-là n’existe pas », fait observer l’avocat.
« Cette décision est une façon de soigner un peu l’image de la justice (…) Mais, nous allons exercer le pourvoi (…) contre cette décision pour que la Cour suprême casse et annule cette décision parce que c’est un innocent qui a été condamné », conclut-il.
Considérant la libération de leur camarade comme une victoire du mouvement de grève lancé depuis lundi, certains syndicats ont appelé dès mercredi soir leurs affiliés à reprendre le chemin du travail ce jeudi.