Le rapport sur les organes de lutte contre la corruption en Guinée a été publié par Africa Governance Monotoring and Advocacy Project (AFRIMAP) et Open Society Initiative For West Africa (OSIWA) dans la matinée du mardi 5 novembre, dans un hôtel de la capitale. Il suscite le débat !
(De notre correspondant à Conakry)
Ainsi, ce rapport met en exergue entre autres la faiblesse des institutions politique, fait une évaluation critique des efforts de lutte contre la corruption et dénonce l’absence d’un cadre juridique ainsi que d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption sans oublier de fustiger l’absence de capacité d’enquêter sur les cas de corruption.
Mathias Hounkpé, coordonnateur du bureau local a d’abord rappelé que depuis 2011, OSIWA a lancé une étude sur la corruption en Guinée. Il a expliqué : « Mais cette étude portait essentiellement sur les organes en charge de mettre en place la politique nationale en matière de lutte contre la corruption. Donc, l’étude vient d’être achevée, le rapport est validé et publié. Et aujourd’hui, c’est la cérémonie de lancement du rapport, de présentation au public ».
Mamadou Lamine Fofana, Conseiller spécial du président de la République, chargé de la Réforme de la Justice estime que c’est toujours bon d’être vu de l’extérieur. Et d’expliquer : « On a signalé les faiblesses de la justice en ce qui concerne la lutte contre la corruption. On ne peut jamais s’auto-critiquer. Le rapport a signalé le problème de l’indépendance des magistrats, leur capacité. Ce rapport va inciter les décideurs politiques à réorganiser le système institutionnel et à réorganiser le système juridique. C’est ce qui est important ».
Mamadou Taran Diallo, président de « Publiez Ce Que Vous Payez- Guinée » a aussi indiqué que c’est un rapport qui fait le diagnostic et le bilan des organes de lutte contre la corruption en Guinée. Et d’ajouter : « Il passe en revue le rôle du pouvoir exécutif, le rôle du pouvoir législatif, le rôle du pouvoir judiciaire. Et ensuite parlant des corps de contrôle a proprement parlé vous avez l’agence nationale de lutte contre la corruption, vous avez l’Inspection d’Etat, l’Inspection des Finances, le Comité d’audit, les inspections sectorielles. Donc, vous avez un diagnostic complet pour vous dire où est-ce qu’on en est aujourd’hui ».
Pour lui, il faut faire en sorte que dans la gestion de la chose publique et pour lutter contre l’impunité, que tous ceux qui gèrent bien soient reconnus et encouragés; Mais que tous ceux qui gèrent mal soient sanctionnés administrativement et soient sanctionnés par la justice. Et de conclure : « Dans le rapport, vous avez des recommandations qui sont adressées tant du côté de la justice que du côté des corps de contrôle et des volontés politiques qu’il faudra afficher de nouveau et renforcer ».
L’Ambassadeur du Sénégal en Guinée qu’Afrik.com a rencontré, Léopold Diouf, a donné son avis en ces termes : « Cette cérémonie est très importante et je recommande aux organisateurs de vulgariser ce document en organisant d’autres séances, des ateliers, en invitant même des ambassadeurs. Puisqu’aucun pays ne peut se prévaloir de ne pas avoir un problème de corruption. Au Sénégal, on a créé l’Office national de lutte contre la corruption, dirigé par un magistrat et actuellement géré par l’Inspection Général d’Etat. Pour qu’on puisse développer notre pays, il faut qu’on fasse preuve de rigueur dans la gestion et dans le comportement des citoyens à tous les niveaux. Le phénomène de corruption doit être combattu partout ».
Au titre des recommandations, ce rapport indique qu’il est urgent de mettre en place un cadre juridique et institutionnel de lutte contre la corruption, une stratégie nationale de lutte contre la corruption, de même qu’un traitement judiciaire des cas de corruption.