Très attendu à Conakry pour engager les discussions avec l’opposition en vue de la prochaine présidentielle, le général Sékouba Konaté, président par intérim, est arrivé hier vers 20 heures à Conakry. Il était, depuis mercredi dernier, au Burkina Faso où il s’est entretenu avec son prédécesseur, Moussa Dadis Camara, et le président burkinabè Blaise Campaoré.
Notre correspondant en Guinée
A sa descente d’avion, à 20 heures (heure locale), le président de la transition guinéenne, Sékouba Konaté, a été accueilli en bas de la passerelle par les membres de la junte, le premier ministre proposé de la transition, Jean-Marie Doré, ainsi que le premier ministre sortant, Kabiné Komora, et son gouvernement. Il était habillé en tenue de parachutiste, et avait une mine fermée.
Arrivé dans un climat particulier, marqué par l’agitation d’une partie de la junte alors qu’il se trouvait à Ouagadougou, le général Konaté n’a pas observé les règles d’usages du protocole d’Etat. Après avoir chaleureusement serré la main au nouveau Premier ministre proposé – qui attend toujours son décret –, Sékouba Konaté s’est aussitôt engouffré dans une de ses nombreuses voitures de commandement garées sur le tarmac. Il a pris une direction non officielle pour une destination inconnue. Certains motards de son cortège, pris de court, ont suivi une autre direction croyant que leur patron était passé par là. Ce n’est qu’après minuit que le nouvel homme fort de Conakry est arrivé à son domicile privé de Taouyah, dans la commune de Ratoma.
« En fin stratège militaire connaissant bien le terrain, Konaté a déjoué ainsi des velléités de coup contre sa personne… », a confié l’un des proches du président de transition sous couvert d’anonymat. Un collectif des membres de la junte dirigé par le ministre de la sécurité présidentielle, le commandant Claude Pivi, et le ministre en charge de la lutte anti-drogue, le Commandant Moussa Tiégboro Camara, tous proches de Dadis Camara, avait récemment envoyé une délégation parallèle à celle que conduisait Sékouba Konaté à Ouagadougou.
La délégation de Claude Pivi et consorts avait mandat de ramener vaille que vaille Dadis Camara à Conakry, contre la volonté du général Konaté. Ce n’est qu’après la signature des accords entre Dadis Camara et Sékouba Konaté, et la première sortie publique du premier pour appeler l’armée et les Guinéens à apporter « le soutien nécessaire » au général Sékouba Konaté, que la tension a baissé à Conakry.
Pour rappel, le capitaine Moussa Dadis est arrivé à Ouagadougou le mardi 12 janvier, en provenance du Maroc où il suivait des soins intensifs après la tentative d’assassinat contre sa personne par son ex-aide de camp, Aboubacar « Toumba » Diakité, toujours en cavale.