En guinée, le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) poursuit sa croisade contre le projet politique du Président Alpha Condé, qu’il qualifie de « projet de coup d’État constitutionnel ». Pour lui barrer la route, le FNDC a appelé à une mobilisation, les 21 et 22 mars 2020, pour empêcher la tenue des élections.
Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) en Guinée est encore d’attaque, pour faire face au projet de nouvelle Constitution, porté par le Président Alpha Condé, qui est soupçonné, à travers cette démarche, de vouloir briguer le troisième mandat que l’actuel Constitution ne lui permet pas. En effet, au terme de sa rencontre du mardi 17 mars, le FNDC a exprimé sa détermination à se dresser contre Alpha Condé.
Et c’est dans ce cadre qu’il a appelé les Guinéens à une forte mobilisation les 21 et 22 mars, pour empêcher la tenue des élections législatives prévues le dimanche 22 mars 2020, et qui seront couplées au fameux référendum constitutionnel. Le FNDC qualifie cette initiative du pouvoir de « projet de coup d’État constitutionnel, destiné à octroyer un troisième mandat au Président Alpha Condé ».
Abdourahamane Sanoh, coordonnateur national du FNDC, a insisté sur la mobilisation, qui constitue à ses yeux un moyen puissant, pour non seulement empêcher la tenue des élections, mais aussi « d’honorer la mémoire des 42 victimes de la répression sanglante de nos manifestations et d’obtenir la libération des personnes arbitrairement détenues et de récompenser le sacrifice consenti par l’ensemble du peuple de Guinée».
Pour huiler le dispositif de lutte, toutes les antennes du FNDC, en Guinée comme à l’étranger, ont été invitées à se mobiliser pour s’opposer au projet constitutionnel. Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition a profité de la rencontre, pour lancer un appel du pied aux forces de défense et de sécurité, en leur demandant de refuser d’être « complices de ceux qui veulent confisquer la liberté du peuple de Guinée ». Il souligne, dans les colonnes de Guineematin : « je crois qu’un appel pressant a été lancé au peuple de Guinée pour qu’il n’y ait pas ce coup d’Etat constitutionnel que porte Alpha Condé. Je vais m’adresser ici à nos frères et sœurs, membres des forces de défense et sécurité ».
« L’armée guinéenne a participé activement à la libération, à la décolonisation de l’Afrique. Elle a fait honneur à notre peuple pour la liberté des autres peuples du continent. Aujourd’hui, la liberté du peuple de Guinée est confisquée par un clan. Elle (l’armée) ne peut pas être complice de ce clan mafieux. Pour continuer à réprimer dans le sang les jeunes de Guinée qui expriment leur refus du coup d’Etat constitutionnel. Il faut qu’ils se mettent du côté du droit, du bon droit. Etre républicain, ce n’est pas obéir aveuglement aux ordres des dictateurs », a poursuivi l’opposant.
C’est dire que la Guinée, qui était sous les feux des projecteurs après avoir dit non au Général de Gaulle, est aujourd’hui dans une impasse politique. Et avec les élections programmées par le pouvoir et rejetées par l’opposition, elle fera face à son destin dans quelques jours. En tout cas, le Barreau de Guinée, à travers le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats s’est prononcé sur le climat socio politique, pour indexer « les agissements et propos irresponsables de certains acteurs politiques », après avoir dénoncé, « les vagues d’arrestations massives, les interpellations en forme de kidnappings opérées tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays par des agents encagoulés ».
Il a par ailleurs appelé à « une suspension de toutes initiatives autres que celles permettant ou favorisant la reprise du chemin du dialogue en vue d’aboutir à des décisions politique nécessairement consensuelles ».