La junte militaire en Guinée a présenté un avant-projet de nouvelle Constitution, promettant des réformes majeures pour l’avenir politique du pays.
Le 29 juillet dernier, les militaires au pouvoir en Guinée ont franchi une étape importante en présentant un avant-projet de nouvelle Constitution. Ce document, composé de 205 articles, pourrait marquer un tournant significatif pour l’avenir politique du pays. La cérémonie de présentation, qui s’est tenue au siège du Conseil national de transition (CNT), a réuni des membres du gouvernement, des diplomates, des partis politiques et des acteurs de la société civile.
Les grandes lignes du texte
L’avant-projet de Constitution propose plusieurs réformes majeures. Parmi celles-ci, la limitation des mandats présidentiels à deux est l’une des plus notables. Cette mesure vise à empêcher les prolongations indéfinies au pouvoir, un problème récurrent en Guinée. Le texte prévoit également l’instauration d’un système de parrainage pour les candidats à la présidence, ainsi qu’un âge minimum de 35 ans et maximum de 80 ans pour se présenter aux élections.
Une autre innovation importante est la mise en place d’un Parlement bicaméral, composé d’une Assemblée nationale et d’un Sénat. Cette structure vise à renforcer la représentation et le débat démocratique au sein du pays. Selon Jean Paul Kotebedouno, rapporteur de la commission des lois, l’élaboration de cet avant-projet a suivi une démarche participative et inclusive, intégrant divers acteurs de la société guinéenne.
Vers un référendum
L’avant-projet de Constitution devra encore être enrichi lors de séances de travail thématiques avant d’être remis au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya. Celui-ci s’est engagé à organiser un référendum sur le texte avant la fin de l’année. Ce processus vise à recueillir un consensus national sur la nouvelle Constitution, étape essentielle pour assurer sa légitimité et son acceptation par la population.
La présentation de cet avant-projet intervient près de trois ans après le coup d’État de septembre 2021 qui a renversé le président Alpha Condé. Depuis, la junte militaire a maintenu le pouvoir, malgré les pressions internationales pour un retour rapide à un régime civil. Le Premier ministre Amadou Oury Bah a récemment déclaré que le retour des civils au pouvoir en 2025 dépendrait de la tenue du référendum constitutionnel.
Les réactions de la société civile
Les réactions à cet avant-projet de Constitution sont mitigées. Si certains voient en ce texte une avancée vers la stabilité et la démocratie, d’autres restent sceptiques quant à la réelle volonté de la junte de céder le pouvoir. Les débats et discussions qui s’annoncent dans les prochains mois seront déterminants pour l’avenir politique de la Guinée.