Après plusieurs reports décidés par le Président Alpha Condé, le double scrutin de Guinée pourrait se tenir le dimanche 22 mars 2020. C’est en effet la date proposée par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), lors de sa plénière du jeudi 12 mars 2020.
La Guinée file-t-elle maintenant vers la tenue effective de ses élections législatives, couplées avec le référendum constitutionnel ? En tout cas, lors de sa plénière du jeudi 12 mars 2020, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), a proposé la date du dimanche 22 mars 2020, pour la tenue du double scrutin. Et la Cour Constitutionnelle sera saisie de cette nouvelle date, qui pourrait être validée par le président de la République, même les obstacles qui fondent la décision du boycott de l’opposition ne sont pas encore levés.
C’est d’ailleurs la quatrième fois que la CENI se livre à un tel exercice, mais l’échéance a toujours été reportée. Cette proposition intervient dans un contexte de remise en cause du fichier électoral, tant par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), que par les experts de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). C’est parce que l’institution électorale est convaincue de la possibilité d’application des recommandations de la CEDEAO, avant cette date.*
Pendant ce temps, le Front National de Défense de la Constitution (FNDC), regroupant l’opposition et la société civile, continue de montrer sa détermination à barrer la route au projet de nouvelle Constitution. Le combat a d’ailleurs été porté à la Cour de Justice de la CEDEAO, qui a statué sur l’affaire, le jeudi 12 mars à Abuja. Le verdict est attendu le 19 mars prochain. Cellou Dalein Diallo et Cie espèrent que la Cour dise clairement que « tout amendement ou toute révision des Constitutions ou des instruments juridiques qui portent atteinte aux principes de l’alternance démocratique sont interdits, en application des articles 1er et 12 du Protocole A/SP1/12/01 sur la Démocratie et 23.5 de la Charte Africaine sur la Démocratie ».
Sur le terrain également, la lutte continue. C’est ainsi qu’à l’appel du FNDC, une marche a été organisée le jeudi 12 mars 2020 à Mamou, pour dénoncer « la nouvelle Constitution qui pourrait ouvrir la voie à un 3ème mandat pour Alpha Condé. Pendant cette marche, les opposants ont scandé de slogans hostiles au régime en place ».