Guinée : l’opposition organise une nouvelle marche risquée


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L’opposition guinéenne compte organiser ce jeudi une nouvelle marche à Conakry pour réclamer l’organisation des élections législatives dont la date est fixée au 30 juin prochain. Cette énième marche de l’opposition risque d’être émaillée de violences.

(De notre correspondant, à Conakry)

L’opposition guinéenne qui réclame à cor et à cri l’organisation d’élections libres et transparentes a déclenché depuis un certain temps une série de manifestation dans les rues de Conakry et dans l’ensemble du pays. Une nouvelle manifestation est prévue ce jeudi. Comme les marches précédentes, cette manifestation risque d’être émaillée de violences. Les opposants ont refusé l’itinéraire que le gouverneur de la ville de Conakry, Sékou Resco Camara, leur a proposé. Il a demandé à ce que l’opposition marche sur l’autoroute de « Le Prince » allant du rond-point d’Hamdallaye à l’Esplanade du Stade du 28 Septembre alors que celle-ci avait envisagé de marcher sur l’autoroute Fidel Castro, du rond-point de l’aéroport international de Conakry-Gbéssia à l’esplanade du Palais du Peuple.

« Bien que l’opposition se soit toujours conformée aux dispositions légales requises, les autorités publiques, sur la base de motifs irrecevables, ont régulièrement interdit ces manifestations ou changé les itinéraires retenus pour les marches pacifiques. L’opposition s’est souvent résolue, dans un souci d’apaisement, à respecter les itinéraires imposés par les autorités de la ville de Conakry. Cependant, en raison des abus d’autorité récurrents, l’opposition s’estime en droit de refuser désormais toute modification du parcours de ses marches si les motifs allégués par les autorités ne sont pas fondés. C’est en l’occurrence le cas de la marche pacifique du 02 mai prévue sur l’autoroute Fidel Castro, de Gbéssia-Aéroport à l’esplanade du Palais du Peuple que les autorités publiques voudraient réduire à un parcours allant de Hamdallaye au Stade du 28 septembre long de moins de deux km », a fait savoir l’opposition dans une déclaration rendue publique cet après-midi du mercredi. Poursuivant, « l’opposition républicaine rejette les injonctions du Gouverneur de la ville de Conakry et maintient cette manifestation sur l’itinéraire indiqué dans nos lettres d’information du 29 avril 2013 adressées aux communes de Matoto, Matam, Dixinn et Kaloum ».

L’opposition affirme par ailleurs que lorsqu’elle marche sur la route « Le Prince », elle enregistre des pertes en vies humaines. « L’opposition est d’autant plus confortée dans cette position que les marches organisées sur l’axe Hamdallaye-Dixinn ont toujours été émaillées de violences et enregistrent régulièrement des pertes en vies humaines. L’opposition républicaine saisit cette occasion pour rappeler que le droit de manifestation et de cortège est garanti par notre constitution qui dispose également qu’aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits humains (articles 7 et 10).

A la fin de la déclaration, les partis politiques membres de l’opposition républicaine invitent « leurs militants et sympathisants ainsi que tous les citoyens guinéens soucieux de l’avenir démocratique de notre pays à participer à cette marche pacifique sur l’autoroute afin d’exprimer par une présence massive leur attachement aux valeurs de liberté et de justice ».

Selon plusieurs observateurs de la scène politique guinéenne, cette journée du jeudi risque d’enregistrer plusieurs victimes à cause de l’intransigeance des autorités à laisser l’opposition marcher sur l’autoroute « Fidel Castro ».

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