Rio Tinto et Chinalco ont officiellement signé ce jeudi l’acte de naissance de leur coentreprise . Elle aura en charge la gestion de la mine de fer de Simandou en Guinée. Production attendue : 70 millions de tonnes de fer par an.
Rio Tinto et Chinalco ont signé ce jeudi « l’accord exécutoire » qui donne naissance à une joint-venture qui gèrera la mine de fer de Simandou, situé dans la province de Nzérékoré (Sud-Est), en Guinée. L’exploitation, dans laquelle investissent la compagnie minière anglo-australienne Rio Tinto (troisième groupe minier du monde) et son concurrent chinois Chinalco, à travers sa filiale détenue à plus de 40%, Chalco, constitue l’une des principales réserves de fer non encore exploitées dans le monde.
Pour Xiong Weiping, président de Chinalco et président directeur général, Chalco, la nouvelle entreprise devrait bénéficier « des atouts de Chinalco dans le domaine de l’infrastructure et de sa compréhension profonde du marché chinois ainsi que des technologies et de l’expérience de Rio Tinto dans l’exploitation de grands projets miniers ». Le partenariat entre les deux entreprises couvre aussi bien la gestion de la mine que celle de l’infrastructure ferroviaire et portuaire nécessaire au transport du minerai (construction d’une mine, d’un chemin de fer et d’un port en eau profonde).
La Guinée veut des parts de Simandou
Rio Tinto, qui possède 95% de la mine de Simandou – le reste est détenu par la Société financière internationale (SFI) -, transfèrera sa participation dans la joint-venture. Chalco, la branche cotée en bourse de Chinalco, se portera alors acquéreur de 47% de la co-entreprise par le biais du financement « des travaux de développement continus, à hauteur de 1,35 milliard de dollars américains, au cours des deux ou trois prochaines années », précise un communiqué de Rio Tinto. Quand Chalco aura atteint cet objectif financier, Rio Tinto et la firme chinoise détiendront respectivement 50, 35 et à 44, 65%. La Société Financière Internationale (SFI), organisme en charge du financement à la Banque mondiale, restera toujours propriétaire de 5% de la mine. L’Etat guinéen pourra, s’il le souhaite, en détenir jusqu’à 20%. Une option qu’il a choisi d’exercer. Ce qui devrait réduire les parts respectives des autres partenaires du projet, Rio Tinto, Chalco et SFI.
La mise en place de l’entreprise commune n’empêchera pas Simfer, la filiale de Rio Tinto qui gère actuellement la mine, de poursuivre son activité. L’exploitation « de classe mondiale » devrait produire 70 millions de tonnes de fer par an.
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