Comme annoncé depuis la semaine dernière, l’imam Nanfo Ismaël Diaby, qui avait été condamné pour « trouble à l’ordre public » par la chambre correctionnelle, a finalement été libéré par la Cour d’appel de Kankan, ce mardi. Après 5 mois de détention, le prédicateur en langue malinké a retrouvé sa famille, ainsi que ses disciples qui étaient également venus très nombreux au tribunal, pour le soutenir.
Après 5 mois de privation de liberté, Ismaël Nanfo Diaby retrouve enfin les siens. La Cour d’appel de Kankan a estimé qu’il n’a pas commis les faits de troubles à l’ordre à public pour lesquels il a été condamné en première instance, annulant la décision du tribunal de première instance de Kankan. La Cour d’appel a dit que le controversé imam a tout simplement violé la décision du secrétariat général des Affaires religieuses, lui interdisant de diriger la prière et de parler au nom de l’islam, en raison de son obstination de prier en malinké, plutôt que dans la langue de révélation du coran (l’arabe). Pour cela, elle l’a condamné au paiement d’une contravention de 50 000 francs guinéens.
« Le tribunal infirme partiellement le jugement correctionnel n°74 en date du 26 mai 2021 rendu par le tribunal de première instance de Kankan, qui rend Nanfo Ismaël Diaby coupable de trouble à l’ordre public commis dans l’exercice du ministère de culte. Le tribunal dit que le délit de trouble à l’ordre public commis dans l’exercice du ministère de culte n’est pas constitué à l’encontre de Nanfo Ismaël Diaby, et déclare la fin de cette poursuite », a indiqué le juge, au cours de son allocution qui a accompagné la libération de l’imam Nanfo Diaby.
« Cependant, le tribunal confirme partiellement le jugement précité sur la culpabilité de Nanfo Ismaël Diaby pour violation des interdictions édictées par le secrétariat général des affaires religieuses. En répression le condamne à 50 000 francs guinéens d’amende et ordonne sa mise en liberté », a-t-il ajouté.
Pour sa part, l’avocat de l’imam Nanfo Ismaël Diaby, Me Mohamed II Kourouma, se dit reconnaissant vis-à-vis de la Cour d’appel de Kankan. « Un sentiment de frustration, parce que Nanfo a fait près de 5 mois de détention arbitraire. Il ne méritait pas cette peine. Le tribunal de première instance de Kankan aurait dû condamner Nanfo au paiement d’une amende s’il estimait qu’il a violé une interdiction », dénonce-t-il.
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