Guinée-Bissau, Résultats des Législatives : désaveu cinglant pour Embaló


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Umaro Sissoco Embalo, Président de la Guinée-Bissau
Umaro Sissoco Embalo, Président de la Guinée-Bissau

Les Bissau-Guinéens étaient aux urnes dimanche dernier pour renouveler le Parlement dissout par le Président Embaló, il y a un peu plus d’un an. Les résultats provisoires proclamés, ce jeudi, par la Commission nationale électorale donnent la majorité absolue des sièges à l’opposition.

En Guinée-Bissau, la Commission nationale électorale a publié, ce jeudi, les résultats provisoires des législatives du dimanche dernier. La coalition de l’opposition PAI-Terra Ranka menée par le Parti africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) a raflé la majorité des sièges, soit 54 sur les 109, laissant seulement 29 sièges au parti au pouvoir, le Mouvement pour l’alternance démocratique, Groupe des 15 (Madem G15) de Umaro Sissoco Embaló. Avec ces résultats, le prochain Premier ministre sortira des rangs de l’opposition, en l’occurrence du PAIGC. Ceci, conformément à la Constitution du pays qui prévoit que le parti majoritaire au Parlement nomme le Premier ministre.

Un peuple qui attend beaucoup de ses gouvernants

Cette victoire de l’opposition peut être traduite comme un désaveu des Bissau-Guinéens pour leur Président. Cela se voit d’ailleurs à travers les manifestations de joie des militants de l’opposition dans les rues de la capitale, munis de drapeaux et de casseroles, après la proclamation de ces résultats. Le Président Umaro Sissoco Embaló, pour sa part, doit s’adresser prochainement à la nation. En tout cas, les populations bissau-guinéennes attendent beaucoup du futur gouvernement. « Il faut que le prochain gouvernement pense à nous, paie régulièrement nos pensions. Non seulement elles sont dérisoires, mais parfois nous attendons plusieurs mois avant de les toucher. Je prie aussi pour la stabilité », a confié Bacary Djassi, 75 ans.

Les observateurs – la Communauté des pays de langue portugaise, l’Union africaine, la CEDEAO et l’Organisation internationale de la Francophonie – ont été unanimes sur le bon déroulement du scrutin qu’ils ont jugé « libre, transparent et apaisé ». Le seul bémol, c’est la faible représentativité des femmes sur les listes de candidats alors qu’elles représentent 52% des électeurs.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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