Guinée : Flou sur le retour des civils au pouvoir


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Drapeau de la Guinée Bissau
Drapeau de la Guinée Bissau

Le Premier ministre guinéen crée un climat d’incertitude ce mercredi 12 juin 2024 à la suite d’une interview accordée à Radio France Internationale (RFI).  Amadou Oury Bah ne donne aucune précision sur la date du retour au régime constitutionnel en Guinée. Initialement prévu pour la fin de l’année, ce retour a déjà été reporté à plusieurs reprises.

Un nouveau report qui alimente les spéculations et les inquiétudes tant au niveau national qu’international. Cette situation suscite des questions sur la stabilité politique et la crédibilité du processus de transition en Guinée.

Les préalables d’un retour au régime constitutionnel

Amadou Oury Bah a insisté sur la nécessité de créer un fichier électoral “incontestable” avant toute élection. Ce fichier, selon lui, doit être fondé sur un recensement général, un processus complexe qui nécessite du temps. « Nous devons établir un fichier d’état civil fiable pour garantir la transparence et l’équité des élections », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre a également souligné l’importance d’un référendum constitutionnel avant la fin de l’année 2024. Ce référendum, jugé essentiel par le général Mamadi Doumbouya, chef de la junte, doit précéder toute autre étape du processus de transition. « Après le référendum, tout le reste pourra se faire de manière concertée », a affirmé Amadou Oury Bah, sans toutefois garantir des élections en 2025.

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Silence de la junte et doutes croissants

La junte militaire, au pouvoir depuis le coup d’État de 2021, a jusqu’à présent gardé le silence sur la question du calendrier électoral. Seul Amadou Oury Bah semble aborder ces sujets publiquement, ce qui alimente l’incertitude générale. En mars dernier, il avait déjà reconnu que les militaires ne tiendraient pas leur engagement de céder le pouvoir aux civils avant fin 2024,  l’échéance ainsi reportée à 2025.

Une transition incertaine

Le Premier ministre refuse également de s’engager sur la date d’une levée de l’interdiction qui pèse sur six radios et télévisions, imposée par la junte en mai. « Je ne suis pas disposé à m’engager dans cette voie pour le moment », a-t-il déclaré. Avec un fichier électoral et un référendum constitutionnel comme préalables indispensables, et l’absence de garanties fermes pour 2025, l’avenir politique de la Guinée semble jusque-là incertain. Les restrictions sur les médias et les tensions régionales ajoutent à cette complexité et rendent la transition vers un régime civil encore plus difficile à prévoir.

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