Ouverture, ce mardi 22 mars, des assises nationales en Guinée. Dénommées « journées de vérité et de pardon », ces activités devraient déboucher sur la réconciliation dans un pays marqué un coup d’Etat, le 5 septembre dernier.
La junte militaire au pouvoir en Guinée mise sur « la réconciliation » nationale. Ce pari s’explique par l’organisation des assises nationales ouvertes ce mardi 22 mars. Initiées par le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, ces rencontres constituent un premier pas vers la mise en place d’un « nouveau cadre institutionnel » dans le pays. Elles vont réunir les acteurs de la société civile, les représentants religieux et les acteurs politiques. Ces assises devraient reprendre les recommandations du rapport publié, en 2016, par la Commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale. Ces assises serviront aussi de cadre pour la mise en place d’une « commission vérité, justice et réconciliation ».
Des assises sans une frange de l’opposition
La particularité de ces assises nationales est qu’elles se tiendront sans 58 partis politiques de l’opposition. Ces derniers justifient leur non-participation par le fait qu’ils n’ont pas été associés à la préparation de ces rencontres. « On n’a pas été associé pour mettre en forme ces assises, parce que nous avons des représentants tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. La majorité s’est dégagée de ne pas aller apparaître comme de simples figurants dont on ne connaît ni les tenants ni les aboutissants. En clair, nous n’allons pas prendre part à ces assises », a déclaré Saikou Yaya Barry, cadre de l’Union des forces républicaines (UFR), cité par les médias de la place.
Le 31 décembre dernier, le colonel Mamadi Doumbouya a annoncé la tenue des assises nationales. Toutefois, peu de communication a été faite sur les contours de ces rencontres censées être un cadre « d’inclusion » et « de réconciliation nationale ». Un flou qui alimente jusqu’à ce jour, le débat sur le contenu précis et les finalités de ces rencontres, qui tiennent à cœur la junte militaire au pouvoir.