Guinée : « Dadis doit se préoccuper des charges morales et juridiques qui pèsent sur lui »


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Le retour annoncé en politique de l’ex-chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara, inquiète Toumba Diakité, son ancien aide de camp qui avait tiré sur lui en 2009. Depuis le lieu où il a trouvé réfuge, Toumba Diakité rompt le silence.

Le 11 mai dernier, le capitaine Moussa Dadis Camara avait annoncé son retour en Guinée depuis Ouagadougou, capitale du Burkina-Faso. Il vivait en exil après que son aide de camp lui ait tiré dessus. Sa volonté de rentrer pour participer à la vie politique de son pays pose problème à Toumba Diakité, à l’approche des échéances électorales. Ce dernier a rompu le silence pour s’opposer farouchement à cette décision de Dadis Camara.

De l’avis de Toumba Diakité, le capitaine Dadis Camara doit plutôt se préoccuper du dossier judiciaire à son encontre au lieu de prétendre venir troubler la paix et la quiétude des Guinéens. « Il rentre avec l’intention de semer la pagaille dans le pays. C’est ça qui m’inquiète. Je ne comprends pas. Dadis doit se préoccuper des charges morales et juridiques qui pèsent sur lui », déclare-t-il depuis sa son lieu de réfuge, avant d’inviter son ancien patron à ne pas rentrer. « Il ne faut pas qu’il vienne semer les troubles dans le pays, on doit se soucier de la nation, du pays. Ce n’est pas pour venir encore créer d’autres problèmes », renchérit-il.

Le risque du retour de Dadis

Pour Toumba Diakité, le retour de Dadis suppose que tous les autres qui sont hors du pays pourront rentrer, et chacun assumera sa responsabilité. « Si Dadis rentre aujourd’hui en Guinée, je vous jure, le lendemain, nous tous qui sommes dehors, nous allons rentrer. A ce moment, chacun assumera ses propres responsabilités », lance-t-il.

Justice et sécurité

Recherché pour les événements du 28 septembre 2009, qui ont fait 157 morts et des femmes violées, l’aide de camp doit répondre à la justice guinéenne sur des faits qui lui sont reprochés. Lui qui dirigeait à l’époque la sécurité de Dadis, il a été tenu pour responsable de la répression. Il se dit prêt à se faire entendre par les juges et réclame que sa sécurité soit garantie. « Le moment venu, les juges d’instruction m’entendront comme ils l’ont fait pour les autres. Il faut, pour le moment, que ma sécurité soit assurée », a-t-il indiqué.

Reste à savoir si les deux hommes qui vivent en exil qui sont traqués par la justice sont prêts l’un et l’autre à retourner en Guinée.

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